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Que reste-t-il de nos mines d’or ? La Grèce, qui a tant célébré le métal jaune dans sa mythologie, va se faire exploiter… ses mines. Ce n’est peut-être pas le meilleur moment pour la belle Hellène de se faire déposséder de son bien le plus précieux, mais a-t-elle vraiment le choix ?

Loin de l’âge d’or
Il est bien loin l’âge d’or des Grecs. Pays le plus endetté de la zone euro, la Grèce doit à présent se déposséder de tous les bien qu’elle possède. Dimanche, le ministre Papandreou a dû reconnaître que les perspectives économiques de la Grèce étaient bien en-dessous des plus pessimistes des prévisions, même avec une politique d’austérité renforcée. Avec un déficit plus important que prévu, le pays va être obligé de licencier 30 000 salariés de la fonction publique d’ici 2012 dont la plupart des postes ne seront pas remplacés. L’endettement grec (qui est de 162% du PIB cette année) devrait passer à 173% du PIB en 2012. Le taux de chômage qui sera de 15,2% à la fin de l’année devrait atteindre 16,4% en 2012. Même avec une croissance annuelle complètement délirante de 12%, la Grèce mettrait une trentaine d’années à rembourser ses dettes…

Le Qatar se frotte les mains !
La misère des uns faisant le bonheur des autres, c’est le Qatar qui profite de la situation en investissant 750 millions de dollars dans deux mines grecques et dans le groupe minier GoldFields (à hauteur de 10%) qui exploite les gisements de Skouries et Olympias, dans le nord du pays. Le gouvernement grec avait déjà donné l’autorisation l’été dernier d’exploiter ces mines.
L’émirat arabe avait déjà investi dans la Grèce en participant à la fusion des banques EFG EuroBank et Alpha Bank en août dernier. C’est une belle opération au moment où les banques centrales cherchent à remplir leurs coffres d’or et à se débarrasser de devises encombrantes.

Les mines d’or sont-elles un bon investissement ?
Pour des sociétés comme Qatar Holdings, c’est l’occasion de faire main basse sur un groupe minier à prix bradés. Pour les particuliers, l’achat d’actions minières peut être lucratif mais seulement pour les investisseurs avisés. En août, le cours des actions minières s’est envolé à 20% là où toutes les autres étaient en baisse. C’était le moment de revendre, car aujourd’hui les minières ont à nouveau perdu ces 20%. Il faut avoir du génie pour vendre et acheter au bon moment dans un marché si volatile et nerveux. Mais la spéculation boursière n’est pas ce qui prévaut dans l’or. La fonction première de l’or est de rassurer, de sécuriser son épargne. Pour les minières en général, nous avions déjà évoqué les risques d’investir dans des sociétés dont la plupart sont situées dans des zones géopolitiques fragiles. Investir dans l’or physique, déjà extrait (pièces d’or et lingots), est une sécurité car au bout du compte, on peut toujours récupérer son épargne. Or pour une minière, vous pouvez dire adieu à l’argent que vous avez investi si l’exploitation fond les plombs…

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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