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Le Chicago Mercantile Exchange (CME), structure importante américaine,  confirme ses projets en Europe.  En tout début de cette année, le CME avait essayé d’acheter le London Mercantile EXchange (LME) mais la Bourse de Hong-Kong s’en empara. Le CME, implanté à Londres, s’apprête à lancer une Bourse de dérivés en Europe qui serait opérationnelle à la mi-année 2013. Tout demeure encore en pourparler car la demande d’agrément est en-cours auprès des autorités boursières britanniques.  A ce jour, les deux acteurs principaux du marché européen des dérivés sont Nyse-Euronext et Deutsche Börse. Ces dernières vont devoir faire face à la nouvelle arrivée du CME.

Le CME représente 90% du marché des dérivés aux Etats-Unis et c’est ce que représentent aussi Nyse-Euronext et Deutsche Börse à eux deux.

Le marché mondial des dérivés est estimé à quelques 700.000 milliards de dollars, ce qui est plus important que celui des actions.

Depuis deux ans, le CME n’a plus d’autres alternatives que d’admettre l’or comme garantie. Alors que les dépôts bancaires européens sont importants, le financement du système financier aux Etats-Unis repose essentiellement sur des actifs mythiques comme passifs notamment ceux qui existent de par la foi dans le système. Ceci s‘est avéré très insuffisant et causa l’implosion du système bancaire de quelques 15 billions de dollars, jusqu’alors utilisé pour financer des opérations régulières.

Il faut rajouter à cela la rareté des autres actifs en nantissement aux États-Unis qui, contrairement au Royaume-Uni, ne disposent pas de chaîne de réhypothécation infinie. On peut comprendre pourquoi en Octobre 2009, le CME n’avait pas d’autre alternative que d’accepter l’or comme garantie éligible aux fins de compensation.

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De ce fait, le CME a étendu sa gamme de types de garanties admissibles afin d’y inclure les lingots d’or. Ceci devrait soulager bien des demandes au sein des états européens puisque l’Europe continue à manquer d’argent endogène.

Nous connaissons tous l’importance de l’or et qu’il s’agit d’une vraie monnaie.

Le World Gold Council ou plutôt l’organisme qui représente l’industrie de l’or pense qu’il est temps pour les gouvernements de la zone euro de commencer à utiliser l’or d’une manière créative, tout particulièrement dans des endroits comme l’Italie afin de réduire les taux d’intérêt.

L’enjeu principal porte sur 10.000 tonnes de réserves d’or qui sont actuellement détenues par les gouvernements de la zone euro. Selon le World Gold Council,  il est bien connu que certains des pays les plus impactés par la crise, Portugal et Italie inclus, sont responsables d’une proportion importante de ces actifs.

Il n’est pas surprenant que certains aient suggéré aux gouvernements de vendre une partie de leur or. La valeur de l’or ayant grimpé considérablement ces dernières années, les pays de la zone euro pourraient ainsi en bénéficier afin de payer les intérêts sur les obligations.

Selon le World Gold Council, ceci serait une erreur. Outre le fait qu’une vente massive d’or ne ferait que freiner le prix, les dettes de la zone euro sont si importantes maintenant que les ventes d’or ne suffiraient pas à éponger les dettes – tout juste effleureraient-elles la surface du problème. Comme le déclarait le WGC, les réserves d’or des pays en crise dans la zone euro (Portugal, Espagne, Grèce, Irlande et Italie) ne représentent seulement que 3.3% de l’encours de la dette totale de leurs administrations centrales.

Ainsi, une autre idée se profile : les pays de la zone euro devraient essentiellement sécuriser une partie de cet or en émettant des obligations d’Etat, garanties par l’or. Cela pourrait se faire d’une manière simple, ou alors, cela pourrait être structuré en incluant des tranches de risques différents. D’une manière ou d’une autre, le sujet phare serait que l’or soit utilisé pour procurer une sécurité supplémentaire pour les obligations – et donc rassurer les investisseurs qui n’ont plus confiance aux bilans des gouvernements de la zone euro.

N’utilisant qu’une partie de ces réserves d’or comme garantie pourrait réduire de manière significative les taux auxquels certains pays endettés sont confrontés. Le World Gold Council souligne que cette technique a déjà été utilisée dans le passé. Dans les années 70, par exemple, l’Italie et le Portugal ont utilisé leurs réserves d’or comme fonds de garantie pour obtenir des prêts de la Bundesbank, de la banque pour les règlements internationaux et d’autres créanciers. Plus récemment, l’Inde a demandé un prêt auprès du Japon.

Le concept d’émettre des obligations garanties par l’or vaut d’être pris en considération. Ce ne serait peut-être pas la solution pour tout mais cela pourrait aider sur beaucoup d’aspects. Hélas, bien que le concept soit bon, cela n’a fait l’objet d’aucune prise de décision à ce jour. Même si les dirigeants de la zone euro adhèrent à l’idée, nous aurions à nous confronter à beaucoup d’obstacles juridiques, notamment le fait que la plupart de l’or soit détenu par la Banque Centrale.

Néanmoins, les investisseurs devraient prendre note du débat comme un point très important. Voilà dix ans, il était impensable que l’or soit proposé comme un fonds de garantie par un investisseur ou une institution, à l’ère de la cyber-finance où les titres tels que les bons du trésor ont tendance à dominer.

Mais durant ces derniers mois des groupes tels que LCH.Clearnet, l’Intercontinental Exchange et le Chicago Mercantile Exchange (CME) ont de plus en plus commencé à accepter l’or comme garantie pour les exigences de marge pour les opérations sur les dérivés. Au tout début de cet été, le Basel Committee on Banking Supervision (Comité de Bâle sur le contrôle bancaire) a publié une proposition qui suggérait l’or comme l’un des six éléments utilisés comme garantie pour les exigences de marge pour les opérations sur dérivés ne faisant pas l’objet de compensation centrale, tout en prenant en compte d’autres garanties tels que les bons du Trésor.

Ceci ne constitue pas une révolution mais cela nous amène à reconsidérer la vraie valeur de l’or.

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