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Grèce, Irlande et Portugal : ces trois pays ont connu dernièrement de fortes houles. En juin dernier, un fond de soutien d’urgence a été mis en place, pour redorer le blason du vieux continent mais aussi et surtout pour rassurer les investisseurs et les marchés. Il semble cependant que ces actions soient synonymes de coups d’épée dans l’eau, car la zone euro doit à nouveau faire face à une tempête de grande envergure… On vous explique tout sur LORetLARGENT.info sur cette « Euro yoyo ».

Elle ne manque pas d’Eire !

La Commission européenne est inquiète quant aux instabilités financières de la zone euro, inquiétude qui grandit avec la situation en Irlande qui suscite des tensions. Amadeu Altafaj, porte-parole de l’exécutif européen pour les dossiers économiques, se préoccupe de la « situation sérieuse en ce qui concerne les comptes publics irlandais ». Les taux d’intérêt pour emprunts obligataires ont en effet beaucoup augmenté (tout comme en Grèce et au Portugal). Ajoutées à cela une crise bancaire et l’explosion de la bulle immobilière, nos voisins irlandais sont plutôt dans de sales draps. Et pour couronner le tout, le déficit irlandais a atteint cette année 32 % du PIB national, causé majoritairement par le renflouage des banques.

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Cette situation irlandaise inquiète. Les autres pays du vieux continent ont peur qu’elle se propage et que la contamination touche l’ensemble des états européens. Au Portugal par exemple, les spécialistes estiment que le gouvernement actuellement en place ne tiendra pas forcément jusqu’en 2013 : c’est ce même gouvernement qui a décidé d’un plan d’austérité sans précédent, espérant ramener le déficit à 4,6 % du PIB en 2011… En Grèce, la situation n’est guère mieux, le pays peine à rembourser sa dette colossale : le Premier ministre grec a même soulevé la question d’un éventuel prolongement de la durée du remboursement du prêt qui lui a été accordé par le FMI en mai dernier.

Par orgueil, l’Irlande rechigne à demander le Fonds de stabilité. Tout comme la Grèce il y a quelques mois qui, finalement, a succombé à l’aide du FMI. Mais ses arguments tiennent la route : le ministre des entreprises irlandais Batt O’Keeffe a déclaré que « la souveraineté de ce pays a été gagnée de haute lutte et le gouvernement n’a pas l’intention de l’abandonner à qui que ce soit ». Une déclaration qui fait référence à l’aide accordée à la Grèce qui s’est finalement soldée par un programme d’austérité sévère et une mise sous tutelle budgétaire.

Des investisseurs frileux

La création en juin dernier d’un Fonds de stabilité rassurait les marchés : dans le cas d’une crise financière grave d’un état européen, ses partenaires voleraient à sa rescousse. Mais fin octobre, la France et l’Allemagne ont lancé un pavé dans la mare en soutenant l’idée d’accepter la restructuration de la dette d’un pays en difficulté. Ce mécanisme ne saurait être applicable que dans deux ans, lorsque ce Fonds de stabilité sera épuisé. Mais les marchés se sont plutôt montrés réticents. La raison ? Un tel mécanisme inclut que les marchés risquent des pertes sur leurs obligations souveraines en cas de défaut d’un pays. Et c’est face à ce futur éventuel que les marchés ont réintroduit des primes de risque dans le prix des obligations souveraines européennes : en d’autres termes, ils ont sanctionné les pays les plus atteints de la zone euro par une hausse des taux obligataires, Irlande et Portugal principalement.

En gros, les investisseurs ne sont pas convaincus par les restrictions budgétaires apportées dans certains pays d’Europe : trop rigoureuses, trop laxistes, elles ne convainquent pas. Les marchés ne se satisfont d’aucune mesure des gouvernements. En même temps, obliger les investisseurs privés à porter sur leurs épaules tout le poids des risques liés à la dette, ça coince !

En période de crise, on se réfugie vers des valeurs sûres

Chaque jour, il semble que la dette européenne ne cesse de prendre de l’ampleur : quand ce n’est pas la Grèce qui croule sous son poids, c’est l’Irlande qui tire la sonnette d’alarme. Les investisseurs ne savent plus à quel saint se vouer. Enfin, presque… puisque le cours de l’or, en hausse constante depuis maintenant une décennie, tutoie les cieux et passe haut la main la barre des 1300 $ l’once. Si en mai dernier, à l’annonce de la crise grecque, les investisseurs se sont jetés sur le métal jaune, ce n’est sûrement pas un hasard. Et puisque la situation ne semble guère s’arranger sur le vieux continent, il se peut que ces inquiétudes concernant les dettes publiques encouragent cette ruée vers l’or.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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