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À l’occasion de la sortie le 21 avril dernier du livre de Philippe Pascot, intitulé Du goudron et des plumes – Délits d’élus, il est particulièrement choquant de constater qu’au moins 1 parlementaire sur 3 a été condamné par la justice ou s’est rendu coupable de fraude caractérisée.

Régulièrement, sur Internet, on voit surgir des listes de parlementaires, députés ou sénateurs, qui se sont rendus coupables de malversations, de fraude, de délits, voire de crimes pour certains. Des liste non exhaustives et qui, pourtant, comportent plusieurs dizaines de noms (jusqu’à 160 pour la plus longue que nous avons dénichée). Mais des listes qui servent souvent la cause d’un parti ou d’un autre. En réalité, si on en croit l’auteur d’un livre publié récemment, ce sont pas moins de 30% des parlementaires actuels qui auraient des ennuis avec la justice ou le fisc ! Soit plus de 270 députés et sénateurs, tous partis confondus.

Un témoignage en direct des coulisses de la politique

Philippe Pascot a longtemps été adjoint de Manuel Valls à Evry, du temps où notre premier ministre était encore « simple » maire, mais il a surtout eu l’occasion de côtoyer un grand nombre d’élus de tous bords et de voir comment la machine politique française fonctionnait de l’intérieur. Et le moins qu’on puisse dire c’est que la réalité est bien loin des conclusions du rapport de la Société mutuelle d’assurance des collectivités locales (SMACL) qui, en 2012, révélait que seuls 0,2 % des 520 000 élus français étaient impliqués dans des affaires pénales.

Néanmoins, même si cette faible proportion était réelle, cela laisserait tout de même plus de 1000 élus toujours en activité malgré des poursuites, voire des condamnations qu’on pourrait supposer incompatibles avec un mandat de représentation locale ou nationale. Or, non seulement, le nombre d’élus impliqués dans des affaires de fraudes, de délits ou même de crimes serait beaucoup plus important (jusqu’à 30% des membres du Parlement !) mais surtout un casier judiciaire « chargé » ne semble en aucune manière être un frein aux activités de ces élus.

Pas besoin de casier judiciaire vierge pour être élu

Pourtant, il existe en France pas moins de 396 métiers dont l’exercice impose de justifier d’un casier judiciaire vierge. Pompiers, taxis, fonctionnaires, ambulanciers, ils sont tous tenus à l’obligation simple de ne pas avoir violé la loi. Mais la Loi justement, celle avec un grand L, qu’il s’agisse des textes législatifs comme des simples arrêtés municipaux par exemple, continue à être élaborée, discutée, votée et imposée aux citoyens par des individus qui n’ont pas besoin d’être judiciairement irréprochables. En clair, notre vie est gérée, dirigée, contrainte même par des gens dont un bon tiers ne devrait pas avoir la possibilité de nous donner des leçons !

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Nos impôts sont votés par des parlementaires qui fraudent le fisc, des milliards d’euros de fonds publics sont laissés aux bons soins de gens condamnés pour détournement ou vol, nos libertés individuelles sont chaque jour un peu plus restreintes par des députés dont certains viennent à l’Assemblée nationale avec un bracelet électronique. Au final c’est toute la société française qui est manipulée et détournée au profit d’une caste votant régulièrement de nouvelles lois d’amnistie visant à la protéger elle-même.

Dernièrement, une pétition a été adressée à l’Assemblée nationale pour demander l’interdiction pure et simple de briguer ou d’exercer un mandat électoral en l’absence de casier judiciaire vierge. Malheureusement, il y a peu de chance que cette demande, même si elle devait être appuyée par des millions de signataires, arrive un jour à faire changer les habitudes de ces parasites de la démocratie en col blanc. Reste peut-être, comme le titre du dernier livre de Philippe Pascot le suggère, le goudron et les plumes…

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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