De tous les temps, nous avons tiré des leçons des révolutions.
De nos jours, câest avec âl’Ătat-providenceâ quâune vĂ©ritable rĂ©volution est en train de se livrer. Cela peut paraĂźtre un peu exagĂ©rĂ©, pas tant que cela surtout en ces termes : des semblants de filets de sĂ©curitĂ©, des solutions Ă court terme pour remĂ©dier aux problĂšmes modestes tel que le chĂŽmage saisonnier et le logement pour les plus dĂ©munis, ou, Ă plus grande Ă©chelle, comme un rempart indispensable contre les catastrophes Ă©conomiques, telle que la Grande DĂ©pression.
Pourtant, l’Ătat-providence dispose de tant de ressources et les applique sans les contraintes de la problĂ©matique du marchĂ©, jouissant de la flexibilitĂ© administrative de la fonction publique, ce qui en soi dĂ©fie toute logique et discernement dans les habitudes Ă©conomiques et politiques. A cela, il ne faut pas omettre le fait que beaucoup de personnes considĂšrent le Gouvernement tant comme un arbitre indispensable pour dĂ©finir leur maniĂšre de vivre sinon et surtout comme leur prestataire de services : il s’agit lĂ d’une rĂ©volution encore plus grande.
Par exemple, beaucoup de personnes vivent dans des logements sociaux et ne survivent que grĂące aux allocations dont les prestations dâaides au logement. En fait et en consĂ©quence, le systĂšme de prestations ne fait que priver les gens de sâassumer, en quelque sorte. Câest Ă dire que ceux qui dĂ©pendent uniquement des aides de lâEtat ne peuvent se prendre en main et chercher dâeux mĂȘmes une maniĂšre de sâen sortir â cela nâen vaut pas la peine, il est plus facile de vivre des allocations que dâaller travailler. Il est question lĂ dâun renversement majeur contraire aux vertus mises en avant telles que lâindustrie, lâĂ©conomie, lâindĂ©pendance et une bonne estime de soi-mĂȘme.
Cela signifie que lâEtat-providence devient le pilote de ce que nous pouvons appeler le âre-dĂ©veloppementâ dans les dĂ©mocraties occidentales. Ceci peut ĂȘtre perçu sous deux formes : la destruction des faits Ă©conomiques et la culture de la dĂ©pendance envers le gouvernement. Ces deux concepts sont nĂ©s du dĂ©sir inconsidĂ©rĂ© de venir en aide, dâassister les plus dĂ©munis de notre sociĂ©tĂ©. La crise des âsubprimesâ, par exemple, Ă©mane du âNew Dealâ du FDR et de la crĂ©ation des Ă©conomies et de prĂȘts bancaires garantis par le gouvernement. La croissance massive de ces institutions en elle-mĂȘme est devenue un vĂ©ritable problĂšme aggravĂ© par la gestion de lâadministration de Clinton qui forçait les prĂȘteurs Ă prĂȘter aux Afro-AmĂ©ricains les plus pauvres, sous peine dâĂȘtre condamnĂ©s Ă une amende pour âracismeâ sâils ne le faisaient pas, en ignorant la rĂ©alitĂ© de la situation Ă©conomique dont les intĂ©rĂȘts ne servaient personne mais crĂ©ant dĂ©libĂ©rĂ©ment des dettes dans les mĂ©nages, lesquels manifestement ne pouvaient se permettre de rembourser.
Les banques et les marchĂ©s eurent lâingĂ©nieuse idĂ©e de regrouper les âdettes-toxiquesâ dans des titres qui pouvaient ĂȘtre ainsi Ă©changĂ©s. Mais bientĂŽt, Ă court terme, suite Ă lâintervention du gouvernement, ceci sâest avĂ©rĂ© ĂȘtre une erreur monumentale. Les Ă©conomies occidentales ont pu ĂȘtre prĂ©servĂ©es encore quelques annĂ©es, les banques jonglant avec les situations â mais les politiques gouvernementales, peu rĂ©actives, Ă©taient dans lâattente dâun Ă©vĂ©nement.
Ce dernier arriva : la faillite massive de lâEtat-providence, lâendroit le plus touchĂ© Ă©tant la zone euro, laissant une entaille indĂ©lĂ©bile dâun Etat-providence dĂ©pourvu de tout moyen.
Comme lâindique James Batholomew dans son libre âThe Welfare State Weâre Inâ, câest uniquement dans lâEtat-providence que les pauvres sont imposĂ©s. Dans la ville ultra-capitaliste de Hong-Kong, les pauvres ne paient pas dâimpĂŽts parce que le seuil dâimposition sur les revenus est Ă©levĂ©, ce qui signifie que tout le monde dispose dâune chance de sâen sortir.
Devrions-nous interprĂ©ter les faillites tel quâun signe dâĂ©conomie saine Ă©manant de projets Ă©conomiques mal-conçus et non viables ?
Câest le cĆur de crise de la zone euro : Ă quoi devons-nous nous en tenir ?
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