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Je reviens sur le « Nouveau Plaidoyer pour l’Or » de Jim Rickards qui explique pourquoi l’or physique est le seul actif tangible susceptible de relancer l’inflation, exemples à l’appui.

L’or n’est ni une matière première, ni du papier, ni numérique

Le cours de l’or fluctue, il est volatil, manipulé, ce n’est plus un secret d’Etat. De nombreuses banques, dont la Deutsche Bank, dernière en date, ont été condamnées pour cela.

Le problème du cours de l’or n’est pas l’or, mais le fait qu’il soit libellé en dollar, devise qui perd de la valeur au fil du temps. Le dollar fluctue, l’or reste de l’or. « L’or pur est un élément : il porte le nombre atomique 79. Ce sera toujours simplement de l’or » (contrairement au pétrole dont il existe 75 qualités différentes…), explique Jim Rickards.

Ce fait est important à un autre niveau. Une matière première quelconque comme le blé ou le coton dépend beaucoup de facteurs extérieurs comme la météo. Sa qualité et son prix peut varier selon que « l’année a été bonne ou mauvaise ». Pas pour l’or. C’est déjà en ça que l’or n’est pas une matière première. Et contrairement au cuivre ou à l’argent, son usage industriel est très limité.

Pourquoi s’évertuer à le mettre dans le même sac que le pétrole ou les céréales alors que c’est une monnaie ? Après le krach de 1929 par exemple, l’or ne s’est pas comporté comme une matière première mais comme une monnaie. Alors que le cours des actions et des matières premières dégringolait, le cours de l’or en dollar lui s’est maintenu.

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Pour sortir à tout prix de la déflation, les Etats-Unis ont alors « forcé » le cours de l’or à la hausse pour le faire passer de 20,67$ à 35$, et ça a marché ! Les cours des matières premières et des actions ont suivi, créant ainsi un cercle vertueux avec l’or.

Autre exemple montrant que l’or n’est pas une matière première, en 2014 quand les prix de l’énergie et des métaux de base comme le fer ont chuté, le cours de l’or augmentait, en raison d’une forte demande de la Chine et de la Russie. Là encore, il n’y avait pas de corrélation entre l’or et l’indice des matières premières (Continuous Commodity Index).

Un seul or : l’or physique

Quand je parle d’or, je parle bien entendu d’or physique, pas des contrats négociables (ETFs et futures). Comment voulez-vous qu’un actif financier qui ne repose que sur une infime contrepartie réelle soit une monnaie qui remplisse correctement ses fonctions ? La bonne monnaie, c’est le 1% qui représente la contrepartie physique réelle pour 200 contrats or vendus. « Le seul or véritable, ajoute Jim Rickards, c’est celui qui est conservé sous clé, hors d’une banque ».

Car imaginez un peu ce qui se passerait si tous les détenteurs d’ETFs voulaient convertir leur or papier en or physique tous en même temps ?… Sans compter les risques de volatilité et de faillite liés à la société émettrice, inhérents à n’importe quelle action boursière.

Rien de plus facile dans un marché avec un nombre d’acteurs aussi limité que d’effectuer des ventes massives de contrats or pour en faire baisser le cours. Le but est à peine voilé : discréditer l’or en faveur du dollar. De fait, le cours de l’or papier est complètement déconnecté de la réalité.

L’exemple le plus flagrant de cette déconnexion remonte à 2008. Alors même que toutes les actions s’effondraient, y compris le cours de l’or, le prix des pièces d’or d’investissement lui, explosait avec une très forte demande et l’augmentation de leurs primes (80% pour le demi-Napoléon). L’or physique a joué son rôle de monnaie, en particulier de conservateur de valeur et de protecteur d’épargne pour ceux qui avaient eu la bonne intuition d’en acquérir à bon prix avant.

Non seulement l’or physique protège de l’inflation mais il peut en créer. Une nécessité quand le problème majeur de toutes les grandes économies est de lutter contre la déflation.

Comme l’explique Léonard Sartoni, « L’or est le seul actif à offrir un refuge à la fois contre l’inflation et la déflation ».

L’or n’est pas une écriture comptable

Pas plus qu’il n’est papier, l’or n’est pas numérique. Quand bien même la monnaie numérique existe dans le monde réel et qu’elle est comptabilisée, elle ne repose que sur de la dette. Toutes les monnaies numériques sont des créances, des promesses de remboursement, elles n’existent donc pas.

Dans les moyens de paiement légaux, seules les pièces de monnaie et les billets de banque sont de la monnaie réelle, « pleine ». Mais les espèces ne constituent que 10% de la masse monétaire. Les 90% restants sont de la monnaie électronique (ou monnaie scripturale), que les banques créent elles-mêmes à volonté afin de financer leurs activités » (source Initiative Monnaie Pleine). Et en plus, les « espèces » tendent à disparaître de plus en plus

Même si la monnaie numérique est composée de « particules subatomiques chargées d’électricité », il est aisé de les pirater. Soumise aux coupures de courant, krachs boursiers, faillites, gel bancaire, etc., la monnaie numérique peut disparaître facilement. Mais une banque peut limiter les retraits comme à Chypre en 2013 et geler votre compte, elle ne peut rien faire contre de l’or physique détenu à l’abri.

Mieux, il est même possible de remonétiser l’or avec une carte de paiement prépayée comme VeraCarte. La valeur déposée sur le compte est adossée à des matières précieuses (or physique, argent métal, diamant) stockées hors circuit bancaire. Même en cas de bankrun, vous pouvez continuer de vous servir de votre carte où que vous soyez, c’est une Mastercard.

L’or pourrait être réintégré dans le circuit monétaire à une valeur correspondant à la masse monétaire actuelle (c’est-à-dire à un cours plus élevé), mais pour l’instant les volontés politiques ne l’entendent pas ainsi. C’est pourquoi il est indispensable de détenir de l’or physique au niveau individuel, que ce soit sous forme de pièces d’investissement ou via un moyen de paiement comme la VeraCarte.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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