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Métal précieux et convoité s’il en est, l’or reste toutefois un matériau qu’il est possible de recycler afin de le réintroduire dans l’économie. Quels produits est-on capable de recycler ? Quels sont les procédés qui permettent de donner une seconde vie au métal jaune ? Pourquoi est-il nécessaire de recycler l’or ? Zoom sur une industrie complexe mais nécessaire.

Quels objets en or peut-on recycler ?

L’éventail des objets dont il est possible d’extraire et de recycler l’or est plus large qu’on ne le pense et celui-ci couvre plusieurs secteurs :

  • Le luxe et la joaillerie (bagues, colliers, boucles d’oreille, bracelets).
  • L’électronique (smartphones, écrans de télévision, composants d’ordinateur, certains CD et DVD).
  • Le textile et la décoration (certains livres, vêtements et verres colorés).
  • L’automobile (pots catalytiques).
  • La santé (couronnes dentaires).

Parce que les produits (smartphones, tablettes, ordinateurs) de l’industrie électronique présentent un cycle de vie très court, ce secteur est un véritable gouffre pour la consommation d’or. En outre, il est rare que les utilisateurs procèdent à la réparation de leur matériel.

Bon à savoir : Avec une tonne de composants électroniques d’ordinateurs, on peut prélever jusqu’à 230 grammes d’or !

Si d’aucuns pourraient croire que l’or recyclé perd de sa valeur et de son attractivité, de nombreux bijoutiers et joailliers vendent pourtant de l’or recyclé d’une pureté tout aussi élevée que celle qui caractérise les produits neufs.

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Comment l’or est-il recyclé ?

Le recyclage de l’or se déroule en cinq étapes principales :

  1. Récolte. On prélève les objets composés (en tout ou partie) d’or. De nombreuses agences spécialisées et autres organismes proposent à leur clientèle d’acheter et de stocker cet or de seconde main.
  1. Tri. L’or est envoyé en fonderie, où il sera trié par niveaux de pureté selon son titrage ou selon le nombre de carats.
  1. Fonte. L’or est fondu à une température d’environ 1100°C. En effet, le point de fusion du métal jaune (passage de l’état solide à l’état liquide) se situe précisément à 1064,18°C. On récupère ainsi l’or sous sa forme brute.
  1. Affinage. L’or est ensuite extrait et séparé des autres métaux auxquels il pouvait jusqu’à présent être mélangé (alliages) et débarrassé des éventuelles impuretés. On obtient ainsi un or pur à 99,9%, soit 24 carats.
  1. Reconditionnement. L’or pur est enfin moulé sous la forme de lingots d’or ou de pièces d’or afin d’être réintroduit sur les marchés. Il circulera en tant qu’or d’investissement, dans des bijoux ou encore au sein de composants électroniques.

Recyclage de l’or : quels défis ?

Si le processus de recyclage de l’or peut sembler complexe au premier abord, celui-ci est pourtant pratiqué depuis plusieurs millénaires. À l’époque par exemple, les pièces d’or à l’effigie d’un roi étaient fondues à la fin de son règne pour remplacer son profil par celui de son successeur !

Néanmoins, recycler l’or tout en conservant un produit pur de 24 carats en fin de procédé demande une technologie bien plus avancée. Ce défi est d’autant plus colossal qu’il prend en compte la contrainte écologique.

En effet, un tel processus s’avère :

  • complexe ;
  • coûteux ;
  • et polluant jusqu’à il y a peu.

Aujourd’hui, seuls 20% de l’or français utilisé est recyclé. En revanche, concernant les bijoux, leur quasi-totalité rejoint le circuit du recyclage.

Pourquoi recycler l’or ?

D’un point de vue individualiste et pragmatique, la valeur économique de l’or depuis la fin des accords de Bretton Woods suffit à justifier son recyclage. 

Cette valorisation économique est renforcée par la raréfaction des mines aurifères (dont la disparition est prévue pour 2050), en parallèle d’une demande industrielle toujours plus importante. L’or est donc un métal précieux qu’il est judicieux de recycler et de conserver le plus longtemps possible.

En outre, le recyclage des matières premières comme le métal jaune permet à un pays de préserver ses stocks et donc sa souveraineté économique, plutôt que d’avoir recours à l’importation.

Mais le véritable enjeu du recyclage de l’or est en fait écologique : sans recours à ce processus, seule l’extraction permet de disposer de réserves d’or (pour l’instant) suffisantes.

Or, l’extraction aurifère est une pratique qui impacte considérablement la planète sous bien des aspects :

  • assèchement des sols ;
  • pollution de l’air ;
  • contamination des eaux.

Et ce, en raison :

  • des dépenses colossales en eau nécessaire à l’extraction ;
  • d’une consommation énorme en carburant (pour le fonctionnement des machines) ;
  • des besoins élevés en oxyde de soufre ;
  • de lourdes émissions de déchets miniers (cyanure, mercure et autres substances).

Tout cela, sans compter les pratiques illégales d’orpaillage (recherche et exploitation d’or dans les rivières) qui, elles aussi, détruisent les sols et les eaux.

Malgré sa complexité et son coût, le recyclage de l’or est aujourd’hui une option pour sortir de l’extraction aurifère frénétique et entretenir la circulation et l’usage du métal jaune.

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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