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Les récentes tensions internationales, et surtout la montée en puissance de la Russie comme de la Chine, donnent aux États-Unis l’occasion de renforcer leur présence militaire en Europe. Le mois dernier, le Pentagone a présenté son budget au Congrès américain pour l’année fiscale 2017, prévoyant de quadrupler le budget des forces basées en Europe

Un retour à la Guerre Froide ?

Au programme de cette nouvelle donne budgétaire, un redéploiement à un niveau jamais vu d’armes lourdes, de véhicules blindés et de soldats affectés de manière tournante dans plusieurs pays de la région, non seulement dans les pays de l’Est de l’Europe qui composaient l’ex-bloc soviétique (Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lithuanie, Pologne et Roumanie) mais également au Royaume-Uni ou au Portugal. Au total, ce renforcement de la présence militaire américaine en Europe devrait coûter 3,4 milliards de dollars en 2017, contre 789 millions en 2016.

Lors d’une audience devant le Congrès à Washington, le Secrétaire de la Défense, Ash Carter, a justifié ces nouvelles dépenses par la nécessité de renforcer « la coopération croissante entre l’armée américaine et ses alliés dans la région« , en particulier ceux qui seraient en première ligne face à une Russie de moins en moins complexée. De la même façon, ce budget permettrait de maintenir un escadron supplémentaire de chasseurs tactiques F-15 susceptibles d’intervenir plus rapidement sur des sites d’opération sensibles au Moyen-Orient… mais aussi en Méditerranée et en Europe pour répondre aux menaces qui ont surgi en Syrie ou en Ukraine par exemple.

Une nouvelle menace venue de Chine

Fin 2015, les autorités chinoises et américaines ont annoncé avoir engagé des discussions autour des nouveaux missiles balistique à longue portée développés par la Chine, appelés Dong Feng-41, ou plus simplement DF-41, dont le rayon d’action de 14 000 km permet désormais à l’Empire du Milieu d’atteindre n’importe quelle cible sur le sol des États-Unis. Difficile de ne pas voir là encore un lien avec la nécessité de renforcer l’arsenal américain sur le continent européen, à mi-distance de l’Asie.

Sommes-nous à la veille d’une occupation américaine ?

Pour autant, certains observateurs se demandent si les raisons alléguées ne sont pas des prétextes à une forme d’occupation militaire en Europe, dans la droite ligne de la politique de conquête stratégique qui guide les États-Unis depuis leur création. Ainsi, la protection offerte aux Européens par les Américains seraient un leurre masquant un objectif moins louable de contrôle des pays de l’Union.

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Bien évidemment, on a du mal à croire qu’une présence militaire accrue de ceux qui sont nos indéfectibles alliés depuis 250 ans puisse avoir d’autre but que de nous protéger. Mais sans aller jusqu’à donner raison aux paranoïaques et autres complotistes de tout poil, on peut toutefois remarquer que, depuis quelques années, les États-Unis multiplient les efforts pour imposer leurs vues à l’Union Européenne en matière commerciale, économique et même politique.

Quoi qu’il en soit, s’il devait être définitivement voté, le projet d’augmentation des dépenses du Pentagone en Europe entrerait non pas dans le cadre du budget de la défense américaine, mais dans celui des dépenses séparées de temps de guerre, s’élevant à environ 59 milliards de dollars.

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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