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Elections présidentielles obligent, l’euro est au coeur des débats et parfois même remis en question. Selon une enquête réalisée par OpinionWay pour VeraCash, 29% des Français sont favorables à l’introduction d’une monnaie nationale complémentaire à la monnaie unique. Une idée qui suit son chemin et qui s’invite dans la campagne présidentielle.

Pourquoi réfléchir à une autre monnaie ?

Elections présidentielles obligent en Europe, la question (et la remise en question) de l’euro est au coeur des débats, partant du constat que quelque chose ne fonctionne pas dans notre système monétaire. Le problème ne vient pas tellement de la monnaie elle-même mais du manque d’unité budgétaire entre les Etats européens.

Quand bien même la monnaie unique n’a pas tenu ses promesses de prospérité, on ne retrouverait pas notre “liberté économique” en le quittant. Contrairement à certaines idées reçues, en revenant au Franc, on ne retrouverait pas notre pouvoir d’achat et les biens de consommation courante ne retrouveraient jamais leurs prix d’antan. Outre le fait qu’une France isolée serait plus vulnérable à la spéculation, l’inflation et la récession qui en résulterait toucherait en premier les classes populaires. L’euro est une force mais il y a des lacunes dans son application, c’est un fait.

29% des Français favorables à une monnaie complémentaire

Pour pallier aux faiblesses de notre monnaie, l’alternative réside peut-être dans un système monétaire à deux niveaux, avec une devise officielle et une monnaie complémentaire pour des usages différents. Sans vouloir se détacher de l’euro, un tiers des Français serait intéressé par l’utilisation d’une monnaie nationale complémentaire. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par OpinionWay pour VeraCash en février 2017.

L’euro ne jouissant pas d’une bonne réputation (59% des Français estiment que l’euro favorise la spéculation financière), 29% des Français considère que les monnaies locales ou complémentaires pourraient être de meilleures monnaies que l’euro.

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OpinionWay VeraCash monnaies complémentaires
Français favorables à une monnaie complémentaire

La même proportion de personnes interrogées seraient prête à recourir en priorité aux monnaies locales ou complémentaires en cas de disparition de l’argent liquide (d’après le sondage réalisé l’an dernier sur la fin du cash).

OpinionWay VeraCash monnaies complémentaires
Recours monnaie complémentaire

Ces tendances varient selon l’âge des personnes interrogées : 32% des moins de 50 ans se montrent favorables à la possibilité d’introduire une monnaie nationale complémentaire à l’euro, contre seulement 25% des personnes de 50 ans et plus.

OpinionWay VeraCash monnaies complémentaires
Les jeunes plus favorables à une monnaie complémentaire

Plus les personnes interrogées sont jeunes, plus elles plébiscitent le recours à une monnaie complémentaire. De même que l’idée séduit plus les les catégories populaires (36%) que les catégories socioprofessionnelles supérieures (32%).

OpinionWay VeraCash monnaies complémentaires
Les classes populaires plus favorables à une monnaie complémentaire

L’utilisation d’une monnaie complémentaire ou locale est encore une pratique minoritaire. Mais lors du sondage de mai 2016, 14% des Français déclaraient d’ores et déjà en utiliser une.

Accéder à l’étude dans son intégralité en format pdf sur opinion-way.com

Une monnaie complémentaire au service de l’économie réelle

Si la monnaie complémentaire est paradoxalement très à la mode (il s’en crée chaque jour) mais qu’elle n’est pas encore ancrée dans les usages, c’est peut-être parce que son application ne semble pas encore assez évidente pour tout le monde.

“En théorie, l’utilisation d’une monnaie locale est favorable au commerce local ; elle permet aussi de monétiser certains travaux d’entraide qui échappent généralement au calcul économique”, explique revue-etudes.com.

Comme je l’expliquais dans cet article, l’euro est comme toutes les monnaies centralisées, accaparé par le système financier. Une monnaie complémentaire ne peut être vraiment efficace que si elle sert réellement l’intérêt collectif, en se mettant au service de l’économie réelle. Et aussi à condition que tout le monde joue le jeu : usagers, commerçants, collectivités… C’est cet engagement de tous les acteurs économiques qui a contribué au succès du WIR en Suisse.

Remonétiser l’or et l’argent pour une monnaie complémentaire ?

Aux Etats-Unis, des initiatives en faveur de monnaies complémentaires légales en or et en argent existent déjà depuis des années. Sous la houlette de Ron Paul, le Comité Sénatorial de l’Arizona a adopté début mars un projet de loi supprimant l’imposition sur l’or et l’argent et encourageant leur utilisation comme « monnaie complémentaire » ayant cours légal.

Cette remonétisation de l’or peut prendre la forme d’espèces sonnantes, ou encore d’un compte VeraCash adossé à des métaux précieux, ou bien d’une carte de paiement comme la MasterCard VeraCarte, qui permet de payer avec des matières précieuses n’importe où dans le Monde (et pas seulement en Arizona !). On peut payer un bien ou un service directement en matières précieuses avec la MasterCard ou d’un compte VeraCash à l’autre, avec une simple appli, tout en sécurisant son épargne.

Si l’on considère que les devises centralisées sont polluantes (car soumises à spéculation), payer en matières précieuses, c’est payer “bio”, avec une monnaie propre et durable. Et puis par simple mesure de précaution, les banques étant désormais autorisées à ponctionner les comptes des particuliers en cas de faillite, il est plus prudent de disposer d’une monnaie complémentaire en dehors de tout circuit bancaire.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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