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Malgré une trésorerie de 82 millions d’euros, la CGT lance un « appel à la solidarité financière » pour aider les grévistes à poursuivre leurs actions de blocage du pays.

Depuis le 23 mai dernier, la CGT multiplie les actions protestataires, à défaut d’être populaires, et certains grévistes s’inquiètent de leurs fins de mois à quelques semaines des vacances d’été. Consciente de la nécessité de maintenir une certaine motivation au sein de ses troupes formant le noyau dur de son mouvement de blocage, la CGT en appelle aujourd’hui à la générosité des Français pour aider les malheureux grévistes qui se sacrifient au nom de l’intérêt commun.

Une collecte de soutien pour aider les grévistes

Ainsi, comme l’ont déjà fait plus de 6700 personnes, vous pouvez contribuer vous aussi à l’effort syndical français en versant votre obole par le biais du site Lepotcommun.fr où l’on vous expliquera d’ailleurs que vous aiderez les « camarades de la CGT-Pétrole » mais aussi ceux de l’aviation civile, de la RATP et de la SNCF qui sont, comme chacun le sait les salariés les plus défavorisés de la fonction publique.

Pourtant, nous le rappelions il y a deux semaines, la CGT dispose d’un très confortable matelas financier, et d’une trésorerie de plusieurs dizaines de millions d’euros qu’elle pourrait mobiliser à tout instant si elle voulait vraiment soutenir ces militants les plus jusqu’au-boutistes. Sans compter les centaines de milliers d’euros d’intérêt annuel générés par ses Sicav et autres comptes à terme. Sauf qu’elle a surement d’autres priorités et que ces sommes ont très certainement déjà été réservées à d’autres fins. Quoi qu’il en soit, à l’heure ce présent billet est rédigé, la cagnotte en ligne de la CGT s’élève déjà à quelque 320 000 euros. Une enveloppe qui sera ensuite répartie entre les grévistes… « selon les modalités déterminées par leurs représentants« . Ne doutons point que ces modalités tiendront compte des salaires « misérables » dont certains personnels navigants doivent se contenter pour vivre.

Une vulgaire lutte d’influence…

Reste à savoir jusqu’à quand dureront ces mouvements syndicaux. Certains avancent que la grève continuera tant que la Loi Travail ne sera pas retirée. Une loi qui, au passage renforce le poids des représentants syndicaux dans les entreprises, ce qui devrait justement faire frétiller d’allégresse la moustache de Philippe Martinez. D’ailleurs, Laurent Berger, en sa qualité de patron de la CFDT (en passe de le devenir le premier syndicat de France), ne s’est pas privé de charger la mule de son homologue de la CGT en l’appelant à modérer ses ardeurs. D’autant plus que, selon lui (et il n’est pas le seul à avoir remarqué cette « incohérence ») « les blocages viennent de salariés et d’agents qui ne sont pas concernés par le projet de loi » et que si l’extrême-droite avait bloqué la parution de journaux nationaux comme l’a fait l’extrême-gauche cégétiste, il y aurait eu des millions de personnes dans les rues. À juste titre.

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Là, au contraire, on a le sentiment que la CGT peut se permettre à peu près n’importe quoi, à commencer par bloquer l’économie du pays et perturber l’ordre public bien au-delà de ce que la loi autorise. Doit-on donc en conclure que le gouvernement laisse volontairement la CGT s’enfoncer dans les affres de l’impopularité auprès de l’opinion publique, au profit de la CFDT qui, pour sa part, est favorable à la Loi Travail ? Très probablement. Et, en prenant justement cette Loi Travail comme prétexte pour ce qui ressemble de plus en plus à une action de la dernière chance, la CGT semble surtout accélérer sa chute prochaine. Car nul doute que si le sieur Martinez s’oppose au renforcement du rôle des syndicats dans les entreprises (un comble !) c’est surtout parce qu’il sait que son syndicat (déjà très divisé en interne) se fera immanquablement doubler, puis laminer, par la CFDT plus modérée et réformatrice que la vieille garde communiste de la CGT.

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

6 Commentaires

  1. je ne donnerai RIEN à la CGT, j’ai déjà donné avec mes impôts cela suffira amplement !

    1 robot de plus = 1 chômeur de plus curieusement la CGT est sourde à ce problème et pourtant il concerne des milliers de travailleurs

    • Du moment que que les robots ne remplacent pas les agents de la SNCF ou de la RATP, il y a peu de chance que cela intéresse la CGT.

  2. Il est grand temps de supprimer toutes les subventions aux syndicats ainsi qu’à tous les médias, on verrait s’ils peuvent vivre des cotisations de leurs abonnés !

  3. Voilà un joli tableau de maître dépeint par un artiste du peuple. Alors vivement que la CFDT règne en maître sur le désert syndical. Je vous souhaite bien du plaisir!

    • Tant que la France souffrira d’un désert syndical, comme vous dites, le premier imbécile venu pourra s’en prétendre le maître. Les syndicats sont devenus une caste au fonctionnement à mi-chemin entre la mafia et le lobby d’affaires. Pour retrouver leur vrai rôle de représentants, ils devraient au contraire :
      a) être apolitiques,
      b) être institutionnalisés auprès de tous les salariés, comme en Allemagne par exemple, avec échéances électorales professionnelles organisées de manière transparente,
      c) être de vrais partenaires sociaux des entreprises et non des opposants systématiques,
      d) évoluer avec leur temps.
      Autant dire que cela n’arrivera jamais en France.

    • Les syndicats ne changeront pas, c’est clair. Les entreprises non plus. Ce sera toujours corruption, innefficacité et bureaucratie au pays de l’entreprise.

      Avant de tapper sur les autres, on fait le ménage chez soi.

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