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Dans notre article “De l’or dans le Kurdistan iraquien”, nous avions annoncé que le gouvernement iranien allait faciliter l’exploration de l’or dans ses provinces kurdes. Nous vous avions parlé de la mine d’or à Sari Gunay – celle-ci fut abandonnée en 2007 par Rio Tinto, du fait que la mine n’était pas commercialement viable à cause de son faible rendement estimé à 16 tonnes. Les réserves d’or en Iran sont de l’ordre de quelques 220 tonnes, avec une production annuelle de presque 2 tonnes. Ainsi, en janvier 2011, il était annoncé que Rio Tinto allait vendre 70% de ses participations détenues dans la mine de Sari Gunay. Ces derniers avaient, en effet, besoin de ce capital à ce moment-là pour une opportunité de transaction avec un investisseur chinois. Hélàs, cette transaction commerciale n’a pu aboutir.

Alors que ce projet de partenariat échouait, d’intéressantes nouvelles émergeaient d’Iran – ce qui pouvait expliquer certains mystères en ce qui concernait l’achat d’or des Chinois.

En Février 2012, on se posait la question sur la quantité d’or que la Banque Centrale Chinoise achetait. Avait-elle acheté 139 tonnes d’or au 4ème trimestre 2011?

’Les importations de Chine provenant de Hong-Kong et représentant la majorité de ses achats à l’étranger, a grimpé de près de 227 tonnes sur les trois derniers mois de 2011 … comparé à une demande de 191 tonnes essentielllement en bijoux en or, lingots et  pièces. Puisque la Chine n’autorise pas l’exportation d’or, il y a eu un écart domestique entre l’offre et la demande d’environ 139 tonnes durant les 3 derniers mois de l’année – les achats des banques centrales ont très probablement causé tout ou partie de cet écart.’

Le fait que la Banque Centrale Chinoise préfère rester discrète sur l’achat d’or, simplement à en juger de par l’importance de ses achats, contribue à expliquer l’incertitude sur l’augmentation subite des achats à la fin de l’année dernière. Un autre fait fascinant pourrait lever le voile sur ces achats d’or dans un avenir proche.

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Afin de continuer à faciliter ses exportations de pétrole et métaux précieux, le Gouverneur de la Banque Centrale d’Iran déclarait le 28 Février 2012 que Téhéran était disposé à accepter l’or en paiement de son pétrole étant donné que les sanctions imposées par les Etats-Unis et l’Europe bloquaient les institutions financières du pays et obligeaient ses entités commerciales à trouver d’autres alternatives pour clôturer les transactions. (Source : Reuters). Ainsi, un jeu très intéressant s’est déployé, avec des résultats qui sont loin d’être clairs tant pour l’Iran que pour les autres pays qui font du commerce avec elle. L’Iran a utilisé l’or et le pétrole en contre paiement d’expéditions de céréales  en Février dernier, selon les négociants  céréaliers européens. L’Iran a aussi utilisé des devises telles que le yen ou le rouble en paiement de leurs importations de céréales, esquivant de la sorte la nécessité de recourir au dollar ou à l’euro.

Et c’est là, où potentiellement, la Chine entre en jeu. Même s’il s’agit du plus grand producteur d’or au monde, ses mines ne peuvent répondre à la demande croissante. De ce fait, la Banque Centrale doit acheter de l’or. Selon un rapport de Reuters, Ross Norman, Directeur chez Sharps Pixley déclarait que la Chine, de manière assez surprenante, était plutôt démunie en terme de réserves d’or mais, cependant, demeurait aussi le plus grand producteur d’or au monde, laissant à présumer qu’elle disposait de la capacité suffisante pour financer tout achat provenant d’Iran qui pourrait se présenter. Les Iraniens ainsi démontrent  qu’il existe d’autres ’montages financiers’ là-bas pour ceux qui veulent faire des affaires.

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