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Il ne s’est quasiment pas passé une semaine en mars 2023 sans une attaque sur le système bancaire. Tout a commencé par des faillites en Californie, un sauvetage à l’arraché en Suisse et enfin, une perquisition géante de la justice financière en France. Il n’y a pas à dire : il ne faisait pas bon être banquier ce mois-ci. Cheh ! (comme disent les jeunes).

En entrée : des faillites bancaires 

Depuis 2008 on se disait que les faillites bancaires ne pourraient plus arriver. Les différents régulateurs avaient mis en place des mesures pour sécuriser la solvabilité des banques. Les contrôles sur la qualité des investissements permettent d’éviter la présence d’actifs pourris dans leur bilan comme c’était le cas avec les subprimes.

Sauf que dans le cas présent, les investissements des banques concernées ont la réputation d’être sûrs : de la dette américaine en particulier. Mais en réalité, les bons du Trésor des banques californiennes (SVB, Signature, Silvergate bank) ont entraîné une perte importante pour leurs détenteurs. Non seulement ils ne rapportaient quasiment rien (taux 0 voire négatifs) mais en plus ils sont devenus invendables puisqu’avec la remontée des taux, les nouveaux emprunts d’Etat sont bien plus attractifs. Le Crédit Suisse a été victime du même phénomène.

En plat principal : des attaques boursières sur les banques

Après les faillites californiennes et le sauvetage in extremis du Crédit Suisse par UBS et la confédération helvétique, la confiance dans le secteur bancaire a été réduite comme peau de chagrin sur les places de marchés. L’action du courtier américain Charles Schwab a perdu 30 %. Les valeurs bancaires ont subi des attaques baissières très importantes. Et plus la banque est grosse, donc systémique, plus la vente d’actions a été importante. Des baisses de 10 % pour la Deustche Bank, de 6 % pour la BNP, etc.

L’explication de ces attaques est à trouver au-delà de la perte de confiance. Certains analystes estiment que les marchés cherchent à mettre la pression sur les banquiers centraux pour qu’ils cessent leur politique de hausse des taux d’intérêts. Et la menace a fonctionné aux Etats-Unis puisque Jerome Powell le patron de la FED a annoncé une augmentation de seulement 0,25 % en mars et ne s’est pas prononcé pour la suite de l’année. Les traders estiment que la hausse des taux fait plus de mal à l’économie que l’inflation.

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Et en fromage et dessert : une vaste descente de police dans les banques françaises

Quand on a vu la nouvelle de cette descente massive des enquêteurs du Parquet Financier aux sièges de plusieurs grandes banques françaises pour blanchiment de fraudes fiscales massives, on s’est dit : quel timing ! Et surtout, quelle surprise pour des institutions qui se placent comme les hérauts de la lutte anti-blanchiment. L’Etat français (et allemand aussi puisqu’il y a des enquêteurs allemands dans l’opération) reproche aux banques françaises d’avoir utilisé un peu trop la technique du Cum-Cum avec ses clients étrangers.

En pratique, un investisseur américain possède des actions françaises il doit payer 30 % de taxes sur les dividendes perçus. Alors, pour éviter ce prélèvement, il prête ses actions à une banque française qui est moins taxé. La banque paie son impôt puis, ensuite, rend le « bénéfice » fiscal à son propriétaire étranger.

On va laisser le dernier mot à Jérôme Kerviel qui avait alerté les sénateurs sur ce sujet de la pratique des Cumcum. Son ancien employeur et accusateur est victime d’un retour de Karma (comme disent les jeunes) et ça l’amuse beaucoup !

https://twitter.com/kerviel_j/status/1640672643333464066?s=20
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Benjamin Rosoor
Je suis entrepreneur sur le web depuis 1999. Diplômé de l'école de journalisme de Bordeaux, j'ai tout d'abord été journaliste-reporter radio pendant 10 ans. J'anime plusieurs médias sociaux et blogs sur les entreprises, la tech, la finance, le marketing digital.

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