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L’euphorie post-COVID aura été de courte durée. Après une forte croissance en 2021, la plupart des économies occidentales marquent le pas. Pour certains observateurs, l’inflation non maîtrisée augmente le risque de récession dès 2023.

Qu’est-ce qu’une récession ?

Avec le retour de l’inflation, on comprend que les mots sont importants dans la communication économique et financière. On a ainsi vu que les autorités financières, les banquiers centraux, ont mis de longs mois à reconnaître la présence de l’inflation. En effet, pour eux, elle n’existe que si elle est durable et en augmentation constante. Jerome Powell, patron de la FED aux Etats-Unis a finalement accepté de dire le mot qui fâche fin 2021, suivi par Christine Lagarde (présidente de la Banque centrale européenne) à la fin du premier semestre 2022.

Croissance ou récession du PIB

La récession, c’est donc l’inverse de la croissance. Et pour la mesurer on regarde l’évolution du Produit intérieur brut (PIB). Pour qu’on enregistre une récession, l’INSEE précise qu’il faut observer deux trimestres de recul du PIB.

Le PIB mesure la richesse du pays

Avec le Produit intérieur brut, on a une photographie de la richesse d’un pays. Si le PIB augmente, collectivement, on est plus riches. S’il diminue, on s’appauvrit. Pour l’établir, on prend l’ensemble des données économiques comme la consommation des ménages, la production, le commerce extérieur, l’investissement mais aussi la variation des stocks des entreprises, etc.

Pourquoi l’inflation et croissance sont liées ?

L’inflation a de multiples incidences sur l’activité économique donc sur la croissance. On a tout d’abord des effets positifs. Par exemple, l’inflation permet mécaniquement de réduire la dette des entreprises et des particuliers. Quand vous avez contracté des emprunts à des taux proches de zéro, en période de forte inflation, votre crédit vous coûte moins cher. On parle là de crédits à taux fixes. Attention, dans le cas de crédits à taux variables indexé sur l’évolution des taux directeurs par exemple, ce n’est pas la même incidence.

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L’inflation freine la consommation

Mais les effets les plus connus de l’inflation sont négatifs. L’augmentation des prix va provoquer notamment un ralentissement de la consommation et une perte de confiance des consommateurs. En France, habituellement on enregistre un regain d’optimisme après une élection présidentielle. Mais en 2022, après la réélection d’Emmanuel Macron, l’INSEE confirme le pessimisme des Français.

Les entreprises lèvent le pied

Du côté des entreprises, cette hausse des prix empêche d’avoir une vision à long terme. Comment piloter une activité quand on ne peut pas prévoir le prix des matières premières à 3 mois ? Et puis pour contrer l’inflation, les banques centrales augmentent leurs taux directeurs, les banques de détail estiment que le risque de défaillance augmente. Alors les conditions de crédit se resserrent et les taux augmentent. L’argent est plus difficile d’accès et plus cher : les entreprises n’investissent plus.

Sommes-nous en récession ?

Au moment où sont écrites ces lignes, en juin 2022, la France et la plupart des pays occidentaux ne sont pas en récession. La croissance française est nulle pour le 1er trimestre 2022 selon l’INSEE mais elle ne recule pas. En revanche elle est en baisse par rapport au dernier trimestre 2021 où elle avait atteint + 0,8%. Donc si on prend la stricte définition de l’INSEE, il n’y a pas deux trimestres consécutifs en baisse : la récession n’est pas encore là.

Confirmation d’un recul de la consommation

En revanche, le chiffre de la consommation qui tire la croissance française vers le haut est très mauvais. On enregistre -1,3 % au premier trimestre. Elle était de 0,6 % au dernier trimestre 2021. Ce sont les dépenses de restauration qui sont en forte chute (-5,3 %) et les biens notamment le textile avec -1,7%.

Source INSEE : répartition du PIB, évolution.

La consommation est en panne, les Français ferment les écoutilles comme s’ils attendaient le mauvais temps.

Des annonces internationales inquiétantes

Au début du mois de juin, le patron de la grande banque américaine JP Morgan affirmait qu’il fallait s’attendre à un ouragan économique. Des prévisions très pessimistes visiblement entendues par Elon Musk le patron de Tesla. Il a de son côté annoncé qu’il allait geler les embauches dans toutes ses entreprises sur la planète voire, diminuer les effectifs de 10 % pour amortir la crise « à venir ».

Quelle épargne en période de récession ?

Comme une récession touche directement l’activité économique, c’est bien évidemment la bourse qui flanche en premier. Les entreprises fonctionnent moins bien donc leur « prix » baisse. Pour une entreprise cotée, cela se traduit par une baisse du cours de son action. Quid des autres types de placement ?

Les placements de long terme s’en sortent-ils mieux ?

Il y a d’abord les livrets avec des taux réglementés comme le livret A. Normalement, en période d’inflation, leurs taux sont relevés.

Livret A

Mais il y a beaucoup de retard à rattraper aujourd’hui entre le taux officiel d’1 % et l’inflation autour de 5 %. On parle d’une hausse du taux du livret en août à 1,5 ou 2 %. Toujours très loin de l’indice des prix.

Assurance vie

Avec le forcing des compagnies d’assurance pour un passage en unités de compte, il est possible que les assurances vie soient un peu secoués les prochains mois. En effet, il s’agit de paniers de valeurs qui sont soumis aux aléas boursiers.

L’immobilier une valeur sûre ?

La pierre, cela rassure. Mais attention toutefois au risque d’éclatement de bulle immobilière. En effet, les prix sont en forte augmentation depuis une dizaine d’années, marché boosté par les taux faibles des crédits. Avec la remontée des taux, le resserrement des conditions de crédit, les acheteurs risquent d’être moins nombreux. Les prix pourraient baisser.

L’or : une valeur tangible arme ant­i inflation

L’or physique résiste mécaniquement à l’inflation. Quand une monnaie baisse, le prix de l’once augmente.  Mais à l’inverse, quand les banques centrales augmentent leurs taux, les obligations d’Etat prennent de la valeur, elles concurrencent l’or.

Les cours de l’or prend aussi en général le chemin inverse de celui des actions, il joue alors son rôle de valeur refuge. Et son cours repart à la hausse. Donc en cas de récession, l’or s’en sort plutôt bien.

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Benjamin Rosoor
Je suis entrepreneur sur le web depuis 1999. Diplômé de l'école de journalisme de Bordeaux, j'ai tout d'abord été journaliste-reporter radio pendant 10 ans. J'anime plusieurs médias sociaux et blogs sur les entreprises, la tech, la finance, le marketing digital.

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