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Des étoiles à la Terre, de la Terre à la conquête spatiale, suivez l’or depuis sa création jusqu’à son exploitation pour comprendre pourquoi son prix va continuer d’augmenter à long terme. La genèse du métal jaune explique pourquoi il est si rare sur Terre. Après un pic atteint en 2015, la production minière se tarit et l’extraction de richesses dans les astéroïdes, ce n’est pas pour demain, même si des projets sont à l’oeuvre.

Genèse stellaire de l’or

On extrait l’or de mines souterraines ou à ciel ouvert, mais cet or qui provient des entrailles de la Terre naît des étoiles. Selon de récentes découvertes, l’or proviendrait soit de l’explosion d’une supernova, soit de la collision (ou fusion) de deux étoiles à neutrons, en tout cas d’un grand choc atomique.

En décembre 2010, 3 astrophysiciens émettent pour la première fois l’hypothèse selon laquelle l’or est issu de la nucléosynthèse stellaire. Les éléments chimiques lourds tels que l’or seraient créés à partir de la collision d’étoiles à neutrons.

Le noyau d’étoiles super massives, ou supernovas, est constitué d’hydrogène, l’élément chimique le plus simple et le plus léger. A cause de l’immense pression gravitationnelle due à la masse de ces étoiles, la compression du noyau est telle qu’elle déclenche une fusion nucléaire.

Pendant des millions d’années, ce processus de fusion transforme les molécules d’hydrogènes en éléments chimiques plus lourds : hélium, carbone et oxygène. En se consumant de plus en plus vite, ces éléments se transforment en métaux : le fer et le nickel.

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Une fois la pression du noyau retombée, lorsque l’étoile s’effondre sur elle-même, elle explose en une supernova et libère une énergie colossale. La pression provoquée par l’explosion est telle que les protons et les électrons subatomiques se combinent pour créer des neutrons.

Absorbés par les éléments ferreux, ils donnent naissance à des métaux plus lourds : le plomb, l’uranium, l’argent, l’or… Contrairement à la transformation de l’hydrogène en hélium qui dure des millions d’années, il ne faut que quelques secondes pour la création de métaux lourds. Après l’explosion, la dilatation de la supernova provoque une onde de choc qui projette les débris dans le cosmos. Le tourbillon de gaz et de particules se condense en de nouvelles étoiles – comme le Soleil -, et de nouvelles planètes – comme la Terre -, contenant de l’or. Pour donner une idée, une collision d’étoiles à neutrons produit l’équivalent de 10 lunes d’or !

Selon la deuxième hypothèse (similaire) émise en 2013 par Edo Berger, professeur d’astronomie à l’Université d’Harvard, c’est la collision cataclysmique entre deux étoiles à neutrons qui serait à l’origine de la formation de l’or. Le choc violent produit par la fusion de deux étoiles à neutrons déclenche des réactions nucléaires à l’intérieur du nuage de neutrons, permettant la formation instantanée de l’or et d’autres métaux lourds.

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A la conquête aurifère de l’espace

Ces conditions de formations exceptionnelles expliquent sa rareté sur Terre… Pourquoi ne pas aller chercher l’or à la source dans ce cas ? Ce très sérieux projet est en cours au sein de plusieurs pays. C’est une véritable conquête spatiale de l’or qui se joue actuellement.

Après les États-Unis et le Luxembourg, la Chine se lance à son tour dans l’exploitation des ressources spatiales en projetant d’envoyer des robots dans l’espace pour effectuer des forages sur les corps célestes. A 200 km de diamètre la pépite d’or, “l’enjeu en vaut la chandelle” ! En attendant de mettre la main sur le magot spatial, les Chinois vont d’abord s’entraîner sur les astéroïdes qui passent à proximité de la Terre. Autant dire que ce n’est pas pour maintenant.

D’ici la prochaine explosion d’étoiles à neutrons et en attendant l’exploitation effective des astéroïdes, l’offre d’or sur Terre est en sursis. Quand bien même on réussirait à extraire de l’or d’objets célestes, je vous laisse imaginer le coût de l’opération et le prix de revient… Aujourd’hui, les deux tiers sont issus de la production minière, l’autre tiers provient du recyclage d’or déjà extrait et les deux sont en baisse.

Vers une raréfaction de l’offre

En dépit de procédés de plus en plus coûteux, invasifs au niveau écologique et de répercussions sociales négatives, le niveau de production minière de l’or est resté élevé jusqu’en 2015, où il avait même dépassé la moyenne annuelle de 3000 tonnes, un niveau historique. Selon les experts, un pic a même été atteint.

Mais aucun nouveau filon important n’a été découvert depuis plus de 30 ans. Le dernier pic de découvertes remonte à 1985, il y a 32 ans. Et selon l’étude réalisée par Pierre Croharé, “Etat de production et de la demande d’or en 2016” (ou : vers une pénurie d’or physique et une hausse record des cours de l’or ?), les investissements sur des nouveaux projets miniers sont en baisse.

En outre, “malgré les efforts consentis par les sociétés minières entre 2013 et 2015, les coûts de production restent trop élevés par rapport au cours de l’or. Les marges dégagées actuellement sont faibles.”

Les nouveaux filons d’or sont moins nombreux et de moins bonne qualité. De plus, on a de plus en plus de mal à extraire l’or des mines existantes. Par tonne extraite, le nombre de grammes d’or diminue. Entre la découverte d’un filon et sa mise en production, il faut compter entre 10 et 20 ans. Compte tenu de tous ces éléments, on va vers une raréfaction de l’or. La production déclinante ne pourra en aucun cas satisfaire la demande.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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