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Même si la progression du cours de l’or n’est pas comparable à celle totalement excessive de certaines nouvelles « monnaies » à la mode, elle atteint tout de même +100%  en 10 ans, ce qui fait de l’or un actif tangible bien plus performant que la plupart des autres investissements traditionnels.

Avec le Bitcoin qui vient de casser la barre des $10000, on voit les médias revenir sur les performances de nombreux autres actifs et tenter de comparer, comme s’il suffisait de calculer le rendement en tonnes d’un champ de patates pour en déduire que le modeste tubercule est bien plus rentable au mètre carré qu’une même surface plantée de Cabernet Sauvignon (les connaisseurs comprendront). Quantité ne fait pas qualité.

Cependant, pourquoi pas ? Jouons donc nous aussi le jeu de cette nouvelle mode du buzz privilégiée par les médias qui ne savent plus donner de vraies informations utiles. Mais comme nous l’avions fait précédemment dans un article du mois d’octobre (à lire ici) nous allons plutôt rester dans le cadre des actifs « classiques », à défaut d’actifs forcément tangibles, et comparer par exemple l’or aux autres types d’investissement traditionnels.

Ainsi, voyons donc un peu ce qu’on aurait aujourd’hui avec 1000 euros investis en 2007.

Un exemple américain

Un article publié le 15 octobre dernier sur le site HowMuch.net montrait par exemple ce que vaudraient en 2017 $1000 investis dix ans plus tôt sur les 15 principales compagnies américaines du moment. Je vous laisse le soin d’aller jeter un œil aux résultats pour voir par vous-même que, aussi surprenant que cela paraisse, il aurait mieux valu investir dans les Starbucks Coffee que dans Google, et que le champion toutes catégories en termes de rentabilité se révèle être Netflix avec une plus-value supérieure à 5000 % (!) loin devant Amazon ($12400 en 2017 pour $1000 en 2007) lequel apparaît lui-même deux fois plus rentable que l’emblématique Apple (capital de départ multiplié « seulement » par 6).

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La bourse rapporte toujours à long terme… ou pas

Pour revenir à des valeurs qui nous parlent davantage, concentrons-nous plutôt sur des actifs ou des types d’investissement que l’on connaît mieux et que les médias prennent justement régulièrement en exemple pour montrer à quel point l’or n’est pas intéressant. Commençons par la bourse, et plus particulièrement le fameux CAC40 qui, comme prévu, n’a pas su rester accroché aux 5500 points du début du mois et qui peine encore aujourd’hui à se maintenir au-delà des 5400, en dépit de tous les efforts des acteurs du marché pour convaincre les investisseurs que tout va très bien dans le meilleur des mondes. Si vous aviez investi 1000 euros dans le CAC40 fin novembre 2007 en vous disant que vous n’y toucheriez plus avant 10 ans, histoire de bien profiter de l’adage qui veut que, sur le long terme, les actions sont toujours l’investissement le plus rentable, vous seriez aujourd’hui à la tête d’un joli petit capital de… 982,43 euros ! Aïe, mauvais exemple.

Alors c’est vrai que la bourse a eu le temps de dégringoler de 2000 points entre-temps et que c’est là qu’il aurait été judicieux d’investir pour faire du profit aujourd’hui. Mais la règle du jeu c’est de tout mettre sur le même pied d’égalité, et de la même façon qu’on ne trichera pas en prenant comme référence pour l’or ses cours les plus flatteurs d’il y a 5 ou 6 ans, on ne va pas non plus changer la donne selon le résultat qu’on souhaite faire apparaître. Les médias traditionnels le font très bien, et c’est même leur spécialité.

L’immobilier, c’est du solide… mais ça ne bouge pas trop

Continuons donc sur nos dix ans, et partons maintenant sur l’immobilier, autre investissement emblématique pour les Français. En 2007 (donc avant la crise !), l’indice du prix des logements était à 1.7 si on part d’une base égale à 1 en 2000 (ce qui montre par ailleurs que l’immobilier a connu une véritable flambée des prix de +70% en 7 ans). En 2017, sur cette même base, l’indice du prix des logement s’établit à 1.64. Conclusion, là encore, pour 1000 euros investis dans la pierre en 2007, vous ne seriez même pas encore rentré dans vos frais.

Seule exception, le logement locatif : avec un indice des loyers ayant gagné 0.05 points entre 2007 et 2017, vous auriez pu espérer préserver la presque totalité de votre capital investi tout en vous constituant un revenu régulier avec les loyers. À condition bien sûr d’avoir eu des locataire. Et qu’ils aient régulièrement payé leurs loyers. Et que vous n’ayez pas été contraint de consacrer toute ou partie de votre plus-value à des travaux de co-propriété. Et que vous n’ayez pas eu de travaux à faire. Et que… etc.

Bref, l’immobilier oui, mais juste parce que c’est mieux isolé qu’un compte titre et que ça protège davantage de la pluie qu’un livret A.

Les produits bancaires qui font gagner… la banque

Puisqu’on aborde le livret A,  parlons donc des « placements » bancaires au sens large. Et justement du livret A en particulier. On le sait, les taux de rendement se sont littéralement effondrés depuis 10 ans : 3% de rémunération en 2007 (et même 4% en 2008) pour 0.75% aujourd’hui (sachant que c’est encore trop élevé et que le taux devrait être bien plus proche de 0.05 à 0.25% dans la meilleur des cas).

Le bon côté de rendements aussi faméliques c’est qu’avec une inflation quasiment nulle, l’équation restait plus ou moins équilibrée. Sauf qu’aujourd’hui, le taux de rémunération du livret A (pour prendre le « placement préféré des Français » comme on l’appelle) est aujourd’hui complètement déconnecté de l’inflation. Dans le mauvais sens. Même en étant surévalué par rapport au taux de refinancement des banques, il reste ne-deçà du taux d’inflation (en gros on paie pour épargner).

Mais peu importe, l’avantage premier des livrets c’est qu’ils génèrent des intérêts, même minimes, et que ceux-ci viennent s’ajouter au capital de départ. Cela reste donc une opération généralement positive, et 1000 euros placés en livret en 2007 rapporteront toujours un peu plus que 1000 euros en 2017. Alors certes, mieux vaut ne pas y regarder non plus de trop près car (hormis pour le Livret A qui reste encore exonéré), lorsqu’on déduit les prélèvements sociaux et fiscaux obligatoires (et de plus en plus élevés) sur les plus-values réalisées, on s’aperçoit parfois que sur certains produits la rémunération sur le capital de départ a progressé moins vite que l’inflation. Et donc que, virtuellement, on a perdu de l’argent.

L’or : inaltérable, tangible, générateur de confiance, progresse lentement mais sûrement

Qu’en est-il de l’or maintenant. Fin novembre 2007, l’once d’or fin cotait un peu moins de 550 euros. Aujourd’hui, très exactement 10 ans plus tard, l’once d’or vaut 1100 euros. Soit le double. 100% de plus-value. Et ce, en dépit de toutes les avanies dont le métal doré a pu souffrir, et de toutes les manipulations grossières dont il a pu faire l’objet de la part de banques qui ne voulaient pas le voir progresser plus vite que les monnaies-dettes qui les enrichissaient à mesure qu’elles appauvrissaient l’économie.

Aujourd’hui, cette seule constatation montre que la confiance des gens envers l’or n’a pas faibli et qu’elle s’est au contraire renforcée au point de maintenir une progression moyenne de 8 à 10% par an, toutes fluctuations lissées.

30Quel actif peut en dire autant ?

 

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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