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Quelle que soit la conjoncture économique, et même quel que soit le type d’investissement envisagé, la question du « bon moment » est récurrente.

En matière d’actions, elle trahit une appréciation tardive (souvent entretenue par les médias) qui va généralement à contre-courant de la logique : les gens s’intéressent brusquement à la bourse lorsqu’elle crève les plafonds, et ils la méprisent lorsque les indices sont au plus bas. En gros, ils veulent souvent acheter quand c’est cher et vendre quand la valeur baisse… Pour l’or et l’argent, c’est un peu différent, mais cette même question du bon moment semble cristalliser la plupart des doutes des épargnants novices qui regardent les métaux précieux comme une alternative d’investissement crédible. Au risque de les décevoir, il n’y a pas de bonne réponse.

On n’investit que ce qu’on peut perdre

La première chose à bien comprendre c’est que, peu importe le moment, on investit seulement quand on a les moyens de le faire. Sous-entendez : quand on est en mesure de consacrer à ses investissements (bourse, entreprise, immobilier, métaux précieux…) des sommes qui ne sont pas vitales à court ou moyen terme. En clair, si vous ne disposez que d’une somme limitée et que vous hésitez entre l’investir ou changer votre voiture vieillissante qui accumule les pannes et dont vous avez besoin pour aller travailler, alors n’investissez pas. Certes, on me répondra que les crédits sont là pour ça, mais gardez à l’esprit que, en dehors de l’épargne liquide sur livret ou compte courant, vous ne devez « miser » que ce que vous pouvez perdre sans que cela nuise à votre train de vie.

Car, oui, investir au-delà de la zone de confort accordée par les livrets revient à « jouer » votre argent sur des placements plus ou moins risqués qui peuvent vous faire tout perdre. Et même davantage lorsque vous commencez à traîner autour des investissements à effet de levier.

Les biens tangibles sont moins risqués

Fort heureusement, quand il s’agit de biens tangibles comme l’or ou l’argent (ou même l’immobilier pour prendre un exemple plus facilement accepté par les banquiers), l’investissement est beaucoup plus sûr car votre capital ne sera JAMAIS réduit à néant, quelle que puisse être l’évolution des cours des métaux précieux. Et, sauf à avoir commis l’erreur d’investir dans de l’or-papier (les fameux ETF), vous possèderez toujours la contrepartie physique de ce que vous aurez acheté.

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Mais la question initiale était : « Quand acheter, sous réserve d’avoir les moyens de le faire ?« . Là encore, la réponse peut paraître déroutante : quand vous voulez, cela n’a aucune importance. Certes, acheter lorsque les cours sont bas semble une bonne idée, mais on ne sait jamais s’ils remonteront ensuite ou s’ils continueront à baisser. Même chose lorsque les cours semblent avoir atteint un niveau élevé : ils peuvent tout autant repartir à la baisse que continuer à grimper en flèche. La différence avec n’importe quel autre actif c’est que vous détiendrez physiquement de l’or et de l’argent et que l’histoire a montré qu’ils ne pouvaient que s’apprécier sur le long terme.

Un placement non spéculatif de long terme

En effet, le placement or ou argent ne saurait se concevoir à court ou moyen terme, c’est une assurance, une forme de garantie sur un patrimoine mis de côté à longue échéance. On en spécule pas sur les métaux précieux, ça n’a pas de sens, même si épisodiquement, on peut être tentés d’acheter pas cher et de revendre dès qu’on a réalisé une plus-value théorique. Tout simplement parce que la valeur de l’or a toujours plus ou moins suivi l’évolution du coût de la vie. Sauf accident politique ou économique particulier, acheter à 1000 dollars l’once pour revendre à 1200 quelque temps plus tard ne permet pas forcément de réaliser une plus-value nette car, bien souvent, les 20% de gains sont absorbés par le renchérissement de la plupart des autres biens sur la même période, que ce soit par le jeu de l’inflation, de la raréfaction des matières premières, de l’évolution des techniques, de l’offre ou de la demande, des politiques en faveur ou en défaveur du pouvoir d’achat, etc.

En revanche, viser des périodes de conservation de 10, 15, 20 ans ou plus permet généralement de préserver la valeur de son capital, indépendamment des turbulences politiques ou des retournements de marchés qui peuvent en un instant réduire à néant les économies de toute une vie. Plus concrètement, si on accepte un temps long pour l’or de l’ordre de 20 à 25 ans (un peu comme l’immobilier finalement), peu importe le moment où vous entrez sur le marché, vous en sortirez toujours gagnant. Si vous aviez acheté une once d’or en 1997, elle vous aurait coûté environ 300 dollars. Aujourd’hui, sa valeur a été multipliée par 4 à la faveur des nombreux évènements majeurs qui ont ébranlé les marchés financiers traditionnels depuis le début des années 2000. Et même si vous aviez acheté fin 2011, lorsque l’or frôlait les 1900 dollars l’once, le rythme de progression actuel du cours de l’or (sans tenir compte de futurs bouleversements économiques très probables dans les mois ou les années à venir) devrait très logiquement amener l’once d’or au-delà des 4500 dollars aux alentours de 2035.

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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