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Qui n’a jamais rêvé de sortir une pièce de deux euros de sa poche et de réaliser, en observant sa face, qu’il est en possession d’une pièce de collection rare estimée à plusieurs centaines d’euros par les numismates ? Bien que cette probabilité soit faible, elle existe. Pour autant, le regain d’intérêt pour ces pièces et la recherche de rareté dans cet actif si commun n’est-il pas justement le signe de sa perte de valeur au fil du temps ?  


Découvrez la valeur des pièces commémoratives de deux euros, leur rareté, ainsi que la valeur de ce type d’investissement par rapport aux pièces en métaux précieux.

Pièces de deux euros : une rareté rentable ?

S’il existe bien une certitude que nous permet d’entretenir le système monétaire actuel, ne serait-ce pas qu’une pièce de deux euros vaut… Deux euros ? Eh bien détrompez-vous : certaines pièces de collection peuvent valoir bien plus que ça aux yeux des collectionneurs.

En effet, se trouve peut-être dans votre poche l’une de ces pièces commémoratives dont un maximum de deux modèles différents peuvent être émis à des volumes établis par la Banque centrale européenne (BCE).

Parmi toutes les pièces en euros, seule la pièce de deux euros est ainsi habilitée à accueillir, côté face, une illustration commémorative d’un événement national actuel ou historique de grande ampleur pour le pays éditeur dont il est question.

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Dans certains cas plus rares, l’atelier à l’origine de la fabrication de la pièce de deux euros ne se trouve pas au sein du pays émetteur de cette dernière. C’est notamment le cas d’une pièce grecque émise en 2002, dont les ateliers se trouvaient pourtant en Finlande, en Espagne ou encore en France.

Ainsi, ces pièces rarissimes frappées d’un “S” comme Suomi pour la Finlande, d’un “E” pour l’Espagne et d’un “F” pour la Monnaie de Paris pourraient vite prendre une valeur entièrement décorrélée de leur composition !

Outre cette exception, de nombreuses pièces de deux euros ont une valeur supérieure à leur valeur faciale. Parmi les centaines d’exemplaires en question, les estimations peuvent osciller entre 12€ (par exemple pour la pièce commémorative du 200ème anniversaire de l’université de Liège émise en 2017 par la Belgique) et plusieurs centaines d’euros.

Pièce université de liège 2€
Pièce 2€ commémorative des 200 ans université de liège (2017)

Au sommet des enchères se trouve la pièce de 2€ illustrant le profil de la Princesse Grace Kelly, épouse du Prince Rainier III, émise en 2007 par la Principauté de Monaco à 20 001 exemplaires. Initialement vendue à 120€, cette pièce de collection est aujourd’hui estimée entre 1 500 et 2 400€ !

Pièce Grace Kelly Monaco 2€
Pièce 2€ Monaco Grace Kelly (2007)

Si ces raretés accaparent l’attention des collectionneurs, aux yeux desquels ces pièces de nickel vaudraient de l’or, une telle alchimie demeure plus généralement simple fantasme.

Derrière le rêve, la réalité monétaire


Et si ces quelques pièces commémoratives de deux euros n’étaient en fait que l’exception qui confirme la règle d’une perte de valeur continue et inéluctable des devises sur le temps long ?

Depuis 1901, l’inflation monétaire porte un coup dur et continu au pouvoir d’achat des Français, et bien que ce phénomène économique présente des avantages aussi bien pour les emprunteurs que pour les entreprises, il n’en reste pas moins que la valeur de vos euros diminue.

Ainsi, et malgré les mesures récentes ayant modifié l’objectif d’inflation de la BCE, la valeur de la monnaie aurait été divisée par 10 000 depuis le début du XXème siècle. 

Avant de constater une inflation moyenne de 1,4% depuis 2002 et de 1,7% entre 1991 et 2001[1], il était courant que la volatilité de cette dernière l’amène à dépasser allègrement le seuil des 10%, voire même des 50% au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Pour ne rien améliorer à la situation, la transition monétaire entre anciens francs et nouveaux francs ainsi que le passage à l’euro en 2002 ont encore participé à la perte de valeur des devises françaises.

Enfin, le siècle passé a vu 17 dévaluations de la monnaie nationale, perdant ainsi encore davantage de valeur par rapport au cours de l’or, à l’image de la loi du 25 juin 1928 ayant divisé par cinq sa valeur en or.

Découvrez l’histoire de Régis Chaperon, une histoire de famille et de la frappante dévaluation monétaire du francs devenu euro au cours du temps.

Face à ce constat vérifié depuis de nombreuses années, les initiatives comme le “Tournant de la rigueur” impulsé en 1983 par le président François Mitterrand ou la stabilisation de l’inflation post-euro restent anecdotiques : d’autres solutions sont alors à envisager pour qui souhaite préserver, voire faire fructifier son épargne.

Pièces en or, pièces en argent : une valeur inaltérable

Alors que l’euro poursuit inexorablement sa chute depuis son introduction en 2002, la valeur des métaux précieux comme l’or et l’argent a, quant à elle, continué de s’apprécier.

En conséquence, si le cours d’un kilogramme d’argent cotait en bourse à 150€ en 2002 (un peu moins de 5€ l’once), celui-ci s’échange 20 ans plus tard à 700€ pour le même poids (un peu moins de 22€ l’once).

Le mouvement d’appréciation est encore plus spectaculaire pour le métal jaune puisque sur la même période, le kilogramme d’or autrefois coté à 10 000€ (soit 300€ l’once) s’estime à présent à environ 50 000€ (soit 1 500€ l’once).

Qui plus est, la revente d’or et d’argent sous format pièce est exonérée de toute taxation pour toute transaction dont la valeur est inférieure à 5 000€.

Investir dans des valeurs sûres comme des pièces d’or et des pièces en argent (Napoléon, Krugerrands ou Panda Chinois par exemple) demeure donc une solution idéale pour se protéger contre la perte de valeur de l’euro sur le long terme.

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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