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La croissance n’étant pas au rendez-vous, la plupart des actifs financiers présentent trop de risques et les épargnants ont tendance à se replier vers les valeurs refuge. Mais quels placements refuges reste-t-il aux épargnants ? La polémique soulevée autour du projet de taxation des œuvres d’art nous permet de faire le point sur les valeurs refuges montantes et descendantes du moment.

1.    L’art de se faire plumer

Pablo Picasso - Femme à la montre
Pablo Picasso - Femme à la montre

Bien qu’elle ne concernât pas une majorité de Français, la proposition de soumettre les œuvres d’art valant plus de 50 000€ à l’impôt de solidarité sur la fortune aura passionné les foules et pas seulement les collectionneurs. Outre la polémique soulevée par ce projet et le lobby des professionnels du marché de l’art pour annuler ce projet, se pose la question du placement. L’art est-il encore une valeur refuge ?

Un filon attractif
Aujourd’hui, les œuvres d’art d’artistes renommés se négocient quasiment comme des valeurs mobilières. Sujettes à la spéculation, les œuvres d’art atteignent actuellement des sommets jamais atteints auparavant. Forcément, le créneau continue d’attirer de nombreux investisseurs. L’exemple du Fine Art Fund qui réalisait une plus-value moyenne de 36% dans les années 2000 a créé des émules, mais d’autres s’y sont cassé les dents.

Un placement passion
Définition d’une œuvre d’art, connaissance du marché, des valeurs montantes… Compte tenu de la difficulté d’évaluer l’art, de son aspect peu liquide (comme tout bien immobilier), des coûts de transaction élevés et la volatilité des prix, les œuvres d’art restent définitivement acquises à des passionnés, des aficionados et des collectionneurs prêts à se ruiner pour leur passion.

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Si l’art est resté gagnant pendant la crise, le projet de taxation des œuvres de plus de 50 000€ a mis le doigt sur le fait que l’art n’est pas le petit paradis fiscal que l’on s’imaginait. L’art n’est pas le meilleur moyen de placer son argent, ou du moins le plus accessible, contrairement aux pièces d’or qui sont exonérées de taxe sur les plus-values au bout de 12 ans de détention.

2.    Terres agricoles et les défis de demain

« Comment nourrir les 9 milliards d’habitants annoncés en 2050 ? ». C’est la question que s’est posée Marie-Monique Robin, qui a réalisé le reportage « Les moissons du futur », diffusé le 17 octobre dernier sur Arte.  Le seul fait de se poser la question indique le défi majeur qui attend notre planète dans une poignée d’année.
Avec des changements climatiques majeurs, le rendement des récoltes devient de plus en plus aléatoire ; beaucoup de terres agricoles sont destinées à l’usage des biocarburants ; les matières premières telles que les céréales sont devenues des produits financiers comme les autres.

Compte tenu des enjeux que représente déjà l’alimentation de l’humanité, les terres agricoles sont tout ce qu’il y a de plus tangible, une valeur refuge par excellence et tant mieux pour ceux qui peuvent investir dedans car c’est une valeur d’avenir, même si c’est une valeur peu liquide et qui représentent un certain investissement.
On l’a vu au cours de nombreux articles, si l’immobilier locatif n’est plus un placement aussi sécurisé qu’auparavant, acheter un bien immobilier relève encore du raisonnable, surtout si c’est pour y vivre et a fortiori s’il est accompagné d’un bout de terre arable.

3.    L’avis de l’expert sur l’or

Malgré la phase de consolidation que traverse l’or après une montée fulgurante en octobre, et qui inquiète toute la presse économique, l’or reste-t-il un bon placement sécuritaire ? Oui, et c’est même le meilleur, nous explique Charles Sannat, Directeur des études économiques d’AuCOFFRE.com.

– Le rôle de l’or est d’assurer le patrimoine
Les fondamentaux économiques actuels sont extrêmement négatifs et  l’avenir économique n’a jamais été aussi incertain. Les épargnants veulent diversifier une partie de leur épargne vers des actifs tangibles et sont de plus en plus dans une optique de diversification pour assurer leur patrimoine. Alors non, l’or ne rapporte rien mais ce n’est pas son rôle. Seuls les professionnels et parmi les meilleurs d’entre eux arrivent à tirer leur épingle du jeu, mais il est très difficile de réaliser des plus-values sur l’or.

– Les fondamentaux de l’or toujours excellents
Les fondamentaux de l’or dépendent généralement des fondamentaux économiques. Plus ceux-ci sont mauvais, plus ceux de l’or sont positifs. L’or est un baromètre qui, quand il est au beau fixe, est souvent le signe que tout va mal par ailleurs.

– L’or corrige sainement
La correction que traverse l’or actuellement est tout à fait normale au sein d’un marché haussier et même saine. Sans phase de consolidation, cela indiquerait que nous irions droit vers une bulle.
Au contraire il faut même profiter de ces phases de consolidation pour renforcer ses positions sur l’or. Il faut toujours garder à l’esprit une vision « macro » de l’or, une vision à long terme. Car l’or se situe dans un marché haussier depuis les années 2000 et n’a pas fini sa progression. Des micro-corrections sont normales au sein d’un cours en hausse.
L’équation est simple : tant que le monde n’aura pas réglé son problème de croissance, l’or sera une valeur refuge face à l’incertitude, et son cours montera.

– L’or sous forme physique
Selon certaines rumeurs, il y aurait beaucoup plus de papier en circulation que d’or physique réel derrière. Il vaut mieux se concentrer sur l’or physique que sur les produits dérivés financiers sur l’or type ETFs pour éviter les mauvaises surprises en cas de « corner » sur l’or (si tous les investisseurs réclamaient la livraison réelle de l’or physique).

– Dans quel cas il ne faut pas acheter d’or ?
Un investissement, quel qu’il soit, doit avoir du sens au niveau de sa gestion patrimoniale personnelle. On doit acheter de l’or pour des raisons bien précises, sinon on n’en achète pas.
On peut ne pas acheter d’or si on pense que tout va bien, que l’économie est florissante, que la croissance est de retour, surtout n’achetez pas d’or !

– L’unique monnaie de réserve
L’or dans les coffres des banques centrales,  mise à jour des accords de Bâle III, changement du statut de l’or, or comme actif classe AAA… Une remonétisation de l’or est dans l’air du temps. Ce qui ne change pas, c’est que l’or reste la valeur refuge privilégiée des épargnants et des investisseurs qui cherchent à sécuriser leur épargne, leurs liquidités.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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