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C’est la tendance 2013 : la course à l’impression monétaire massive, conduisant à l’inondation de liquidités des marchés. Dernier exemple en date, le Japon qui à force, va devenir le pays du soleil couchant.

Même le Japon n’a pas échappé à cette irrésistible tendance qui consiste à se lancer dans une politique monétaire expansionniste. Le pays vieillissant et en déflation depuis 22 ans, jadis innovant et super compétitif est lui aussi « tombé dans le piège à liquidités », pour reprendre une expression de Pierre Leconte.

La politique monétaire du Premier ministre japonais Shinzo Abe qui souhaite « mettre la Banque du Japon au service de l’économie » n’a pas fini de faire grimacer les économistes les plus avisés.
En effet, le Japon, à l’instar des Etats-Unis et de la BCE, va faire marcher la planche à billets pour dévaluer son yen, un peu trop fort pour les exportations commerciales.

L’investisseur star Caesar Bryan avait déjà révélé fin novembre l’intention du Japon de maintenir la devise officielle du pays à bas niveau pour concurrencer le yuan. Car le Japon ayant déjà commencé les échanges commerciaux en yuans/yens depuis mai dernier, leur évitant de passer par le dollar afin de faciliter le commerce bilatéral.

Le but : dévaluer le yen de 20% contre le dollar. Cette politique est ubuesque dans la mesure où tout cet argent créé ex nihilo n’est jamais – ou peu – réinvesti dans de l’économie réelle. C’est pourquoi l’émission monétaire est un piège.

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« Japon : laboratoire de l’économie folle »
Andreas Höfert a écrit dans Letemps.ch un article que nous a transmis M. Leconte, « Japon : laboratoire de l’économie folle ». En plus des défis majeurs auxquels est confronté le Japon (démographie vieillissante, reconstruction après l’accident nucléaire de Fukushima…), le pays a du mal à redresser la barre depuis la bulle spéculative des années 80. « Le PIB réel japonais est aujourd’hui inférieur de 10% à ce qu’il était il y a 15 ans et la capitalisation boursière totale des quatre plus grandes firmes technologiques  (Panasonic, Toshiba, Sony et Fujitsu) est inférieure à celle de Samsung, le leader coréen », précise le Chef économiste d’UBS.

Avec une dette publique qui correspond à 240% de son PIB, le Japon va mal. 2013 nous dira si le maintien de la politique monétaire expansionniste et laxiste menée par Shinzo Abe va stimuler l’économie mondiale (nous n’en croyons rien) ou au contraire stigmatiser de façon claire l’échec de l’impression de monnaie ex nihilo.

En tout cas une chose est sûre, c’est que cette politique monétaire profite à l’or qui, affiché en yen, est à son plus haut actuellement dans la devise nippone. Caesar Bryan a d’ailleurs annoncé un repli massif des investisseurs japonais dans le métal précieux.

Nous vous invitons à lire également cet excellent dossier sur le Japon en 2013, d’Alasdair Macleod, de Finance And Economics.org

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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