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3500 milliards d’euros d’épargne privée, cela aiguise bien des appétits, et certaines des nombreuses manœuvres visant à s’approprier cette manne fabuleuse sont malheureusement en train de porter leurs fruits.

Enfin, malheureusement pour nous, simples épargnants de plus en plus souvent considérés comme de mauvais citoyens, car pour tous les autres acteurs du monde économique et financier, la spoliation qui est en marche est plutôt une excellente nouvelle.

Des actions nombreuses et coordonnées

Une fois encore, j’avoue que le titre de cet article est volontairement provocateur, et il a même quelques relents complotistes qui font généralement la joie des médias alternatifs. Sauf que, pour le coup, on est bel et bien dans la réalité. Mais d’abord, qui est ce « Ils » qui en veut ainsi à nos économies ? Pour commencer à répondre, il serait déjà bien plus simple d’énumérer ceux qui ne cherchent pas à prendre leur part du gâteau. Et là, malheureusement, on ne trouve pas grand monde. Au final, la plupart des acteurs économiques, financiers et politiques sont plus qu’alléchés à la perspective de faire main-basse sur tout ou partie des 3500 milliards d’euros qui constituent l’épargne des Français. Et pour ce faire, leur imagination n’a pas de limite : lutte contre le cash, taux d’intérêts nuls voire négatifs, rétention des assurances-vie, bancarisation de plus en plus obligatoire, imposition généralisée, etc. Au final, l’objectif est d’assécher purement et simplement les réserves de précaution des Français.

Et ça marche. Si 74% des Français indiquent posséder encore un ou plusieurs livrets, ils sont de plus en plus nombreux à se dire «frustrés» ou «inquiets» de la faible rémunération de leur bas de laine. Une récente enquête réalisée par ING Direct à l’échelle européenne montre d’ailleurs que ce sentiment est partagé par la plupart des ressortissants de l’Union, les plus mécontents étant au passage, non pas les Français (que l’on taxe généralement d’éternels râleurs), mais les Belges (53%) et les Néerlandais (46%). Conséquence directe, les épargnants rechignent désormais à mettre de l’argent de côté, en se demandant de plus en plus souvent si ça en vaut encore la peine. D’autant que la rumeur très exagérée d’une survenue prochaine des taux négatifs sur les comptes d’épargne des particuliers en a conduit plus d’un à dépenser davantage, quitte à puiser dans leurs réserves.

Entre dépenses « inutiles » et arbitrage prudent

Sauf que dépense n’est pas forcément synonyme de consommation au sens économiquement vertueux du terme. Et acheter davantage de smartphones ou de chaussures de sport griffées, qui sont autant de produits d’importation, n’a pas non plus d’effet très positif sur la balance économique du pays ni sur sa croissance. Au final, seuls 3% des personnes interrogées ont cherché à compenser la baisse de rentabilité de leurs placements… en investissant davantage, ce qui implique qu’ils disposent de davantage de liquidités à épargner. Et pour cela, pas de mystère, il leur a fallu procéder à des arbitrages au cours desquels les placements dits risqués ont été désertés au profit de ceux qui assuraient une plus grande stabilité. Car dans un monde où la rentabilité disparaît, la seule garantie qui continue à avoir du sens c’est bien celle de la préservation du capital. Exit donc les actions, sicav et autres obligations auxquelles les Français sont de plus en plus ouvertement hostiles depuis 2008, et bonjour les bons vieux livrets, y compris les livrets A.

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Même l’immobilier commence à perdre de son attrait, car entre les taxes toujours plus lourdes, les droits de succession revus à la hausse ou encore les locataires de plus en plus souvent en situation précaire, le jeu n’en vaut visiblement plus la chandelle. Restent l’or et l’argent, même si le dernier trimestre 2016 a vu les cours retomber brusquement après leur belle envolée du premier semestre. Les gens sont conscients de la faible rentabilité potentielle des métaux précieux, mais ce n’est justement pas l’objectif premier de ce type de placement. Répondant parfaitement à la préoccupation actuelle de préservation du capital, l’or d’investissement constitue par exemple une valeur refuge indéniable qui n’a jamais manqué de faire ses preuves à moyen et long terme. Et parce que les cours sont justement revenus à des niveaux plus intéressants qu’il y a 6 mois, certains en profitent pour racheter davantage d’or et d’argent qui ne manqueront pas de revaloriser le patrimoine investi à la prochaine remontée des cours.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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