L’Europe du nord… mais pas uniquement. Après un zoom sur les pièces d’or et d’argent d’Angleterre et du Danemark, d’Autriche et d’Allemagne, Loretlargent.info se penche sur les pièces d’or et d’argent d’investissement dans les autres pays d’Europe. Avec une spécificité : les pièces liées à l’ancienne Union latine, l’une des manifestations de la très riche histoire géopolitique européenne. Aujourd’hui encore, elle se lit jusque dans les pièces d’investissement. Tour d’horizon en France, en Italie et en Suisse.
L’Union latine, une monnaie européenne avant l’heure ?
Avant l’heure ce n’est pas l’heure… mais avant l’Europe, il y a eu l’Union latine ! C’est le nom de la convention monétaire qui a réuni la France, la Belgique, la Suisse et l’Italie dès 1865, et même la Grèce en 1868. Cette convention a pris fin en 1927, minée par la Première guerre mondiale.
Objectif de cette union : mettre en place une organisation monétaire commune autour de l’or et de l’argent. Autour d’une uniformisation monétaire, chaque État signataire était donc tenu de battre sa monnaie en suivant les normes définies par une convention commune. C’est-à-dire un titre, une masse et un diamètre équivalent selon les valeurs des pièces, qu’elles soient en or ou en argent ! Si bien qu’à valeur égale, une pièce d’or ou d’argent avait cours légal dans un autre état de l’Union latine.
Aujourd’hui encore, les traces de cette Union latine sont donc visibles jusque dans les pièces d’or et d’argent d’investissement : le 20 Francs Napoléon et le Marengo italien par exemple, sont finalement cousins, tout comme le 5 Francs Napoléon argent et son homologue belge.
Italie, un pays amoureux de son or… et de son histoire !
Au-delà des Alpes, les Italiens ont bien compris la valeur refuge de l’or. Si bien que même – et surtout – en période d’austérité, l’achat d’or se porte bien en Italie… et le choix d’un lieu sûr aussi. Au troisième trimestre 2011 par exemple, la Suisse aurait ainsi vu une augmentation des dépôts de lingots venus d’Italie de 30 à 40 %…
Il faut aller chercher dans l’histoire antique de l’Italie, une histoire riche, pour trouver les premières pièces référence. L’aureus d’or, ou denier d’or, vaut 25 deniers d’argent. Sous Jules César, il donne une unité monétaire et fixe la base du système monétaire de l’empire romain. Et quel empire !
Aujourd’hui encore, le pays est très attaché à son or. Si bien que si le gouvernement est dans le peloton de tête en termes de réserve d’or, les citoyens italiens gardent également l’œil sur le métal précieux. Il fait partie des références dès lors qu’il s’agit d’investissement. Les pièces les plus recherchées ? La lire italienne, ou Marengo, c’est-à-dire l’équivalent du 20 francs Napoléon français. On peut même dire que le 20 Francs Napoléon a deux sœurs italiennes : la pièce 20 lires Victor Emmanuel et la pièce 20 lires Umberto Premier.
La lire italienne a été émise à partir de 1861, et a intégré l’Union monétaire latine dès 1865. On appelle indifféremment Marengo les pièces 20 Lire Napoléon, Vittorio Emanuele II et III, Umberto I, Carlo Alberto… Avec un titre de 900.000 ‰, elle existe dans plusieurs valeurs (5 lires, 10 lires, 20 lires, 50 lires, 80 lires et 100 lires). Sur son avers, on retrouve les différents monarques qui ont régné sur l’Italie de 1863 à 1940. Et même si on est loin de l’aureus de Jules César, la pièce d’or italienne peut se révéler très sûre : c’est même une pièce d’investissement idéale pour les placements à moyen et à long terme.
France : le Napoléon, étalon or ?
Si on parle de la Lire comme du Napoléon italien, c’est bien que le Napoléon est incontournable ! Le rôle du Napoléon d’or, lors de sa première frappe, a été de remplacer le Louis d’or. Mais il n’est pas possible de parler d’un seul Napoléon en France : la pièce a traversé les décennies. Selon leur type, elles ont pu être particulièrement recherchées : certaines le sont encore aujourd’hui et méritent vraiment l’attention, comme les Napoléon Cérès, des Napoléon III Tête Nue ou bien Tête Laurée, des Génie IIIème République et des Marianne Coq.
Avec un titre de 900.000 ‰ et des valeurs de 5, 10, 20, 40 et 50 francs, elle ne peut que rappeler les pièces des autres Etats de l’Union latine, qui ont aligné leurs pièces Union latine sur le Napoléon. Tout aussi robuste que ses cousins de l’époque, le Napoléon est une pièce frappée pour circuler et s’échanger. Et aujourd’hui, c’est une pièce qui présente d’excellentes qualités d’investissement, à l’image de la Napoléon 20 Francs tête laurée.
Suisse, tradition d’or, d’orfèvres… et de coffres
En Suisse, c’est la 20 Francs Vreneli – ou tête d’Helvetia – qui fut finalement le fer de lance de la monnaie confédérale suisse. La pièce de 20 Francs en or reprend les mêmes caractéristiques que ses cousines de l’Union latine : c’est l’équivalent du Napoléon français. Son titre de 900.000 ‰ et son poids de 6, 452g (pour 5,88g d’or pur) en font une pièce qui s’échange facilement et dont la valeur ne se dément pas.
Mais ce qui fait la valeur de cette pièce, c’est aussi sa tradition suisse : elle est issue d’un pays où le tradition d’orfèvrerie est forte, et où le respect du secret bancaire s’accompagne d’un statut de coffre-fort du monde. Enfin, les investisseurs apprécieront certainement sa fiscalité avantageuse : elle est exonérée de taxes à l’instar de la Vera Valor. Un aspect qui ajoute à ses atouts de valeur refuge.