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Une fois de plus, on annonce la découverte d’un méga gisement aurifère, cette fois-ci en Chine, qui semble repousser encore un peu plus le spectre de la pénurie tant redoutée par les amateurs du métal précieux.

Il semble que les annonces de nouveaux filons géants soient de plus en plus rapprochées, un peu comme si tout l’or des profondeurs jusque là inaccessibles avait décidé de remonter vers la surface pour satisfaire l’appétit des chercheurs d’or. En réalité, c’est plutôt le contraire qui se passe, l’or est bel et bien de plus en plus profondément enfoui, mais là où nul ne pouvait espérer prospecter ou forer il y a encore quelques années, il est désormais possible d’extraire le précieux minerai grâce aux formidables avancées technologiques qui, n’en déplaise aux chantres de la révolution numérique, ne s’arrêtent pas à la fabrication de nouveaux smartphones plus perfectionnés. Car dans le domaine de l’exploitation minière, la rentabilité est devenue le mot d’ordre, y compris et surtout sur des gisements qu’on considérait jusqu’ici comme trop profonds, trop difficiles d’accès ou trop peu concentrés en minerai.

Plusieurs centaines de tonnes d’or en Chine

Cette fois, c’est la Shandong Gold Group Company (2e producteur d’or chinois) qui a annoncé en début de semaine avoir découvert plusieurs gros gisements dans la province de Shandong, à l’est de la Chine. Ainsi, la mine Xiling pourrait bien receler près de 383 tonnes d’or, et même jusqu’à 550 tonnes selon le mode d’exploitation et les techniques mises en oeuvre. De quoi assurer à la fois de l’activité dans la région pour une quarantaine d’années, ainsi qu’un beau potentiel d’accroissement des réserves d’or chinoises.

Car, en raison des révélations récentes quant aux manipulations effectuées sur le cours des métaux précieux par certains acteurs institutionnels, et notamment des banques centrales, la Chine semble de moins en disposée à alimenter un marché artificiellement minoré dont les niveaux se trouvent tirés vers le bas pour favoriser une politique économique internationale basée sur la monnaie-dette. Au contraire, les compagnies aurifères chinoises ont été dernièrement incitées à intensifier leurs recherches de gisements domestiques, afin de permettre au pays d’accroître considérablement le niveau de ses réserves sans plus être tributaire d’une stratégie de la pénurie savamment orchestrée par le reste du monde. Objectif des autorités chinoises : passer de 3 000 tonnes d’or en stock à… 14 000 tonnes d’ici 2020 !

Un retour en force de l’or dans la stratégie de nombreux grands pays

Derrière ce projet ambitieux, et qui peut même sembler un peu irréaliste à ceux qui pensent que l’or est réellement en voie de disparition, se dessine une nouvelle tendance qui s’oppose au discours habituel qui veut que l’essentiel de ce qu’il y avait d’or sur Terre a déjà été extrait du sol. Rappelons au passage que la Russie développe elle aussi une politique de plus en plus active en faveur de l’exploitation aurifère, sans se soucier des prévisions catastrophistes de ceux qui voudraient qu’on abandonne définitivement « la relique barbare » pour accorder aux devises sans fondement le rôle exclusif de créatrices de richesse. Même les Canadiens, qu’on a bien du mal à imaginer en train de s’opposer au discours économique officiel, ces mêmes Canadiens d’ailleurs qui ont littéralement vidé les coffres de leur banque centrale de tout l’or qu’ils contenaient, sont eux-aussi particulièrement intéressés par la prospection de nouveaux gisements, en particulier dans le sous-sol océanique par 1500 mètres de profondeur, un exploit encore inimaginable il y a dix ou quinze ans.

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Il va donc être de plus en plus compliqué, pour ceux qui veulent faire croire que l’or est un vestige du passé, d’expliquer pourquoi toutes ces grandes nations se lancent ainsi dans des projets qu’on pourrait alors considérer comme voués à l’échec. À moins qu’il n’y ait de « pénurie » que dans les plans soigneusement préparés par les grands argentiers du monde. Qu’ils soient gouvernants, banquiers centraux ou encore industriels internationaux, leur richesse repose bien souvent aujourd’hui sur un système monétaire dont tout le monde comprends désormais l’iniquité, mais qu’il est impossible de remettre en question en l’absence d’alternative. Un retour en grâce des métaux précieux, en particulier par l’apparition de nouvelles richesses bien tangibles, pourrait constituer cette alternative. Et même si d’autres problèmes devaient alors être résolus pour faire fonctionner cette nouvelle économie, les maîtres de l’argent-dette ne veulent en aucun cas prendre le risque de voir disparaître le système actuel qui les a rendus riches.

 

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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