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Les Français sont de moins en moins nombreux à faire confiance dans leur banque. Et pour cause. Les plus importantes sont plongées dans des scandales financiers dont on ne voit que la partie immergée de l’iceberg, les conseils donnés déformés par l’appât du gain et plus en adéquation avec les besoins réels des clients. Manque de transparence, interventionnisme étatique, manipulation monétaire, création de produits financiers complexes, implication dans le rachat d’actifs risqués, les raisons ne manquent pas pour se détourner de nos banques. Mais peut-on vivre sans elles ?

1.    Une confiance en berne
En avril dernier, une enquête réalisée par le cabinet Harris interactive/Deloitte révélait que la confiance des Français à l’égard de leurs banques n’a jamais été aussi basse, celle-ci ayant reculé de 10 points en 1 an (43% fin 2010 contre 33% fin 2011).

Le 2e volet de l’enquête réalisée par IFOP pour AuCOFFRE.com corrobore cette tendance.
Le sondage effectué auprès d’un échantillon de 1013 personnes représentatives de la population française révèle que seulement 64% des Français déclarent avoir pleine confiance dans l’institution bancaire.

C’est très, trop peu, quand on considère que l’on confie ses affaires personnelles, son argent, à son banquier, qui a la même aura que son médecin, que l’on révère autant. Un conseiller financier doit vendre de la confiance, comme celle que l’on a naturellement envers son médecin. Alors quand seulement 57% des Français déclarent avoir confiance dans leur conseiller financier et 34% dans les conseillers de gestion de patrimoine, c’est le symbole de la perte de crédibilité des banquiers vis-à-vis de leurs clients. 95% au moins des gens devraient avoir confiance dans leur banque. Cela prouve que la défiance des Français dans les instituts bancaires est forte.

2.    60 Millions de consommateurs : un dossier à charge contre les banques
Le dossier paru dans le n° de novembre 2012 du magazine 60 millions de consommateurs, « Les grandes banques mises à l’épreuve » est éloquent. L’enquête qui a servi au dossier par des clients mystère a été réalisée dans 180 agences de 9 grandes banques.

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Ce qui ressort de l’enquête est édifiant. Si la Banque Postale se détache avec des informations complètes sur les placements proposés et l’information prise auprès du client, suivie de près par HSBC et BNP-Paribas*, les autres banques donnent le sentiment de ne pas être à l’écoute de leurs clients (sur ses revenus, ses charges, le risque qu’ils souhaitent prendre…). Il règne un manque de transparence pour ne pas dire un flou sur les produits, les placements proposés comportent une trop grande part de risque… Il ressort que les conseillers sont surtout des commerciaux qui essaient de vendre leurs produits.

Grosses rémunérations par objectif, commissions et primes sur vente, objectifs par agence… sont autant de raisons qui font que votre conseiller financier, intéressé au sens propre et figuré peut être en mesure de mal vous conseiller.

*Les bonnes prestations des banques n’ont toutefois rien à voir avec  la fiabilité de leurs fonds. Certaines banques comme BNP-Paribas sont par exemple plus exposées que d’autres à la dette souveraine de la Grèce et d’autres pays endettés.

3.     Témoignage d’une cliente mal conseillée par sa banque
C’est ce qui est arrivé à Elise, cliente au Crédit Mutuel du Sud-Ouest. Celle-ci a bien voulu nous raconter ses déboires avec la banque.

Loretlargent.info : Depuis quand êtes-vous cliente au Crédit Mutuel du Sud-Ouest ?
Elise – Depuis 2000.

Loretlargent.info : A quelles occasions faites-vous appel à votre conseiller financier ?
Elise – Pour du conseil en placement, quand je dispose d’une somme d’argent à placer ou un emprunt. Sinon pour tout le reste, on procède par mail ou via la plateforme du site, elle est assez bien conçue pour qu’on n’ait pas besoin de solliciter des rendez-vous.

Loretlargent.info : Avez-vous toujours été satisfaite des conseils donnés par votre banque ?
Elise – En ce qui concerne les emprunts, rien à signaler. En revanche, j’avais fait deux placements et pour les deux j’ai été très mal conseillée. L’un d’eux concernait un placement effectué pour mes filles. J’ai décidé en 2000 – sur conseil de ma banque – de mettre 30€ sur un compte bloqué pendant 8 à 10 ans. J’ai dit oui à cette formule. Comme il s’agissait d’un compte bloqué, je n’y touchais pas, sauf pour mettre 30€ régulièrement dessus et parfois effectuer un versement exceptionnel, mais je regardais peu les relevés.
Quand en 2009, je devais réinvestir de l’argent, je voulais réutiliser cet argent, quelle ne fut pas ma déception (et ma colère) quand j’ai vu que cet argent placé n’avait rien rapporté du tout ! Au lieu de gagner de l’argent, j’en avais perdu.

Loretlargent.info : C’est-à-dire ?
Elise – Au lieu de réaliser des plus-values de 10 ou 15% sur l’argent placé, je me suis retrouvée avec la même mise de départ, avec l’argent placé et puis c’est tout. A ce compte-là, autant enterrer son argent au fond du jardin ! J’aurais pu gagner de l’argent avec n’importe quel autre placement.

Loretlargent.info : Qu’est-ce qui vous a le plus déconcertée ?
Elise – A l’époque, on m’avait garanti qu’il ne s’agissait pas d’un placement risqué, et j’avais d’ailleurs demandé à ce que ça ne le soit pas (risqué). Le pire, c’est qu’à l’époque, je méprisais les gens qui avaient placé leur argent en bourse et qui en avaient perdu une bonne partie, je ne me sentais pas du tout concernée par ces placements à risque.

Loretlargent.info : Que reprochez-vous le plus à votre banque ?
Elise – Ils ont eu du mal à reconnaître leurs torts, qu’ils m’avaient orientée vers un placement qui en fait était risqué. Ils m’ont limite reprochée d’avoir voulu faire une opération rentable, d’avoir voulu chercher du profit, ce qui n’est pas le but quand on fait un placement pour ses enfants. C’était en 2009 et ils m’ont dit « Ne vous inquiétez pas, ça ne peut pas recommencer ! ».

Loretlargent.info : Du coup d’avez-vous décidé de faire ?
Elise – J’ai tout repris et tout replacé en fonds de placement européen et acheté des parts sociales dans la banque.

4.    Que penser des organismes bancaires de supervision (bancaire) ?
Un nouveau mécanisme de supervision bancaire à l’échelle européenne vient de voir le jour ce jeudi 13 décembre pour « tenter d’empêcher de nouvelles crises ». Le Figaro dédie un dossier à l’Autorité bancaire européenne (EBA)dont nous vous laissons découvrir le détail. Que peut-on en attendre ? Entre supervision et manipulation, la frontière est mince. Comme le dénonce Pierre Leconte dans son excellent « Guide de l’investissement en or » (édition Jean-Cyrille Godefroy), « Nous vivons dorénavant dans des sociétés totalitaires, rappelant les pires cauchemars de George Orwell, se caractérisant par l’intervention permanente des Etats (ou des organisations internationales : UE, FMI, OMC, OCDE, etc.) dans les mécanismes économiques et la manipulation constante de la monnaie et du crédit par les banques centrales monopolistiques, allant exactement à l’encontre de ce qu’il faudrait faire pour promouvoir la croissance équilibrée des économies ».
En clair, tant que les Etats décideront par le biais des banques centrales de l’émission monétaire, on pourra se soucier de ses économies et des organismes à qui on les confie.
Les alternatives sont rares, à moins de s’extraire complètement du système. Des comptes en banque sont requis pour les prélèvements, dépenses énergétiques… Mais on peut extraire une partie de ses économies libellées en monnaie de singe pour les placer dans de l’or physique. Un système comme la VeraCarte (carte de paiement basée sur de l’or physique) rend l’or liquide en permettant de payer avec, permet aussi de sortir une partie de son épargne du système bancaire et de la sécuriser, en la mettant à l’abri d’un éventuel bankrun et d’une dévaluation monétaire.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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