Publicité

Cette semaine l’or poursuit sa remontée entamée la semaine dernière. Pendant ce temps là la bourse baisse mais surtout fait une nouvelle fois parler d’elle sur fond d’évasion fiscale massive. Enfin, le Brexit commence à inquiéter fortement le monde économique avec des questions concrètes…toujours sans réponse !

L’or aurait donc touché le fond, il n’a plus qu’une solution c’est de remonter ! Après une longue descente, une période de stagnation et depuis 15 jours une inversion de la courbe, l’once a retrouvé son niveau d’avant l’été.  Si les tumultes boursiers se poursuivent, on peut penser que cette tendance à la hausse va durer. L’indice VIX dit « de volatilité » de son côté a dépassé les 24 points autour du 15 octobre pour se repositionner finalement autour des 20 points, symbole quand même d’une forte fébrilité sur les marchés américains.

Les deux indices américains, le Dow Jones et le Nasdaq, ont perdu 1500 points tous les deux en 15 jours mais la chute est évidemment bien plus brutale pour les valeurs technologiques puisque le plus haut de l’indice est de 8000 points quand celui des valeurs « traditionnelles » est de 26 800. En proportion, la baisse est donc 3 fois plus importante.

Les traders incorrigibles ?

Il aura donc fallu une « petite » inspectrice des impôts allemande pour révéler cette nouvelle pratique d’optimisation fiscale à grande échelle sur les marchés Européens. L’affaire des CUMex révélée cette semaine par 18 journaux européens dont le Monde en France montre une nouvelle fois que le monde de la Finance est sans foi ni loi ! On parle là d’un préjudice de 55 milliards d’euros pour les Etats. 55 milliards de moins pour les écoles, la santé, la sécurité, les infrastructures, les TPE/PME européennes.

Pour vous expliquer le mécanisme utilisé par les banques pour permettre à leurs clients d’éviter de payer des taxes sur les dividendes voire même se faire rembourser des taxes même pas versées, le Monde a produit  une vidéo pédagogique.

Publicité

Cette pratique est choquante notamment parce qu’elle débute en 2009. A l’époque, il faut bien se souvenir que les banques sont sauvées par les Etats. Ils injectent des milliards de liquidités pour leur permettre de survivre à la crise dite des subprimes. L’Etat, donc les citoyens, finance ces aides par l’impôt (ou la dette ce qui revient au même) et pendant ce temps là, pour remercier tout le monde, les bénéficiaires organisent une martingale pour éviter de payer des taxes !

Sincèrement, je me suis demandé comme ça se passe ces histoires ? Il y a des personnes qui se réunissent autour de bons flacons et qui se disent : « comment peut-on faire pour ne pas payer des taxes sur les dividendes ? ». Et l’un d’entre eux imagine le système. Et les autres disent : banco, on le fait !
Il n’y en n’a pas un qui pointe le fait que c’est au minimum moralement inacceptable ?

Visiblement non. Jérôme Kerviel, dans une audition devant le Sénat parle de ces collègues qui opéraient ces transactions « faciles ». Ils étaient sur le même plateau que lui. Leur métier avait même un nom : « dividend enhancement » c’est-à-dire optimisation de dividendes…sur le dos du contribuable.

La seule crainte de ces traders de la défiscalisation, c’est qu’une loi de finance change les règles. C’est arrivé. Heureusement, les autorités n’ont pas été trop regardantes et puis avec des banques dites européennes, il suffit de changer de pays pour en trouver un qui n’est pas encore au fait de ces pratiques. C’est ainsi, que lorsque l’Allemagne s’est aperçue de l’affaire, le business s’est déplacé en Autriche.

Brexit : on entre dans le concret

Les exemples se multiplient. Pendant que les dirigeants européens tentent de s’entendre, sur le terrain, les acteurs économiques tirent le signal d’alarme ! Pas une journée sans entendre un responsable de secteur d’activité, un président de Chambre de Commerce, un patron dire tout le mal qu’il pense du Brexit, surtout s’il se déroule sans accord préalable.

Et pour l’instant, rien ne se profile de bon. Chaque sommet se termine sur un échec. On ne sait pas s’il s’agit d’une méthode pour faire peur aux Anglais afin qu’ils se dirigent vers un nouveau vote ? En espérant qu’il sera favorable au « In ». Si c’est le cas, c’est un jeu dangereux.

Pour compléter cette revue du web hebdo, voici mon intervention sur TV Finance sur les risques du moment : valeurs technologiques américaines, Brexit et dette italienne

Article précédentL’or et la Première Guerre mondiale : quelle place pour le métal précieux ?
Article suivantLe 20 Francs Suisse, le Napoléon helvétique
Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Veuillez entrer votre commentaire !
Veuillez entrer votre nom ici